Les sorties d’hospitalisation sont le plus souvent prévisibles de la veille pour le lendemain en service d’urologie ; la visite du matin ne servant qu’à valider cette sortie. Le but de notre étude était de quantifier une partie de l’impact médico-économique des sorties décalées à l’après-midi pour des raisons autres que médicales.

Nous avons procédé à une analyse rétrospective des données récupérées auprès du département d’informatique médicale de notre centre hospitalier pour les patients rattachés au service d’urologie en hospitalisation traditionnelle en 2015, 2016 et 2017. Une analyse univariée a été réalisée à partir de ces données afin de déterminer le nombre de sorties ayant eu lieu après midi, sans justification médicale (hors attente de résultats d’examens) et hors sorties anticipées qui auraient sinon eu lieu le lendemain.

Sur 3422 séjours réalisés en 2015, 2016 et 2017, 2505 (73,2 %) sorties ont été réalisées après déjeuner. Parmi ces sorties, 18 % étaient des sorties décalées à l’après-midi du fait d’une surveillance des résidus postmictionnels après ablation de sonde et 3 % étaient des sorties anticipées (ip-dms<1) par rapport à des sorties qui auraient sinon eu lieu le lendemain. Le coût total pour notre unité fonctionnelle, rien qu’en repas supplémentaires, a été de ∼17 008 euros, soit l’équivalent de ∼0,3 etp infirmières ; avec également des répercussions médico-économiques du fait du ralentissement des rotations de patients. Le pourcentage de sorties retardées après 18h a été de 15,08 % (516 patients), à une heure où dans notre région ne peuvent plus être réalisées que des sorties par ambulance, soit avec un surcoût supplémentaire pour l’assurance maladie.

En plus d’ajouter une charge financière aussi considérable qu’inutile à nos hôpitaux, l’impact médico-économique des sorties faites l’après-midi par non-anticipation se double du coût non moins négligeable engendré par le ralentissement des rotations de patients sur les lits ainsi libérés trop tardivement.