Dans le cadre du plan cancer 2014–2019 et de l’amélioration des connaissances en cancérologie professionnelle, nous avons analysé les situations professionnelles à risque de cancer du larynx recensé dans le réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P) de 2001 à 2016.

L’étude a porté sur les cas de cancers du larynx d’origine professionnelle avec une exposition jugée par le médecin expert en lien direct avec la pathologie (imputabilité moyenne ou forte). Ont été analysés les données démographiques, les circonstances d’exposition professionnelle (nuisances, poste de travail, secteur d’activité), les facteurs de risque extraprofessionnels et l’avis pour une déclaration de maladie professionnelle.

Entre 2001 et 2016, 244 cancers du larynx ont été enregistrés. Cent quarante-sept cas ont été conclus d’origine professionnelle dont 87 jugés avec une imputabilité moyenne ou forte. Cette population est exclusivement masculine, d’un âge médian de 59 ans. On recense 97 expositions différentes dont l’amiante pour 78 cas. Les secteurs d’activité majoritaires sont ceux des travaux de construction spécialisés (14 cas) et de la métallurgie (7 cas). Une déclaration de maladie professionnelle a été conseillée à 60 patients et l’amiante est retrouvé dans 80 % des demandes.

L’amiante est le facteur de risque de cancer du larynx le plus décrit dans le réseau de 2001 à 2016. Notre étude confirme l’implication de l’amiante dans la cancérogénicité du larynx, une réflexion sur la création d’un tableau de maladie professionnelle en France paraîtrait ainsi légitime à l’instar de pays voisins européens.