Quelle médialisation est acceptable lors d’une réinsertion d’une rupture postéro-supérieure massive de la coiffe des rotateurs ? Analyse clinique et radiologiques d’une médialisation inférieure à 10 mm versus supérieure à 10 mm - 14/11/18
Which degree of medialization is acceptable for reinsertion of massive postero-superior cuff tear? Analysis of two groups: Less 10 mm versus more 10 mm
Résumé |
Introduction |
Les ruptures massives postéro-supérieures de la coiffe des rotateurs, d’origine dégénérative, rétractées avec une atrophie musculaire et une infiltration graisseuse avancée, sont difficiles à réparer anatomiquement. La médialisation de la réinsertion permet de diminuer la tension de la réinsertion, facilite la cicatrisation tendineuse et diminue le risque de rupture et représente une option thérapeutique. L’objectif de cette étude était de comparer les résultats cliniques et radiologiques d’une médialisation inférieure à 10mm et celle supérieure à 10mm.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective, monocentrique, comportant 30 patients (7 femmes, 23 hommes), d’âge moyen 63 ans (44–85). La rupture était postéro-supérieure, rétractée type 2 ou 3 (Patte) avec une infiltration graisseuse inférieure ou égale à 3. Une médialisation a été pratiquée au dépend du cartilage de la tête humérale, sous arthroscopie après une large libération des tendons rétractés. Nous avons individualisé 2 groupes de patients : l groupe 1 (8 patients, médialisation entre 5 et 10mm), groupe 2 (14 patients, médialisation entre 10 et 15mm).
L’évaluation pré- et postopératoire a été effectuée à l’aide des scores de Constant Murley, de l’ASES, du SSV (valeur fonctionnelle), du VAS pour la douleur, ainsi qu’une évaluation radiologique par une IRM postopératoire selon la classification de Sugaya.
Résultats |
Avec un recul moyen de 29 mois (9–58), tous les scores ont progressé de façon significative (p>0,5). Les résultats cliniques du groupe 1 étaient meilleurs que ceux du groupe 2 (p>0,5) : score de Constant 75,1±8,9 (groupe 1), contre 71,7±7,8 (groupe 2). Le score de Constant pondéré 95,3±13,9 % (groupe 1), 87,4±13,3 % (groupe 2). ASES score 88,1±8,2 (groupe 1) versus 83,2±11 (groupe 2). VAS 0,6±0,9 (groupe 1), 1,2±1,1 (groupe 2). SSV 87,5±8,9 (groupe 1), 82,3±13,6 (groupe 2). L’évaluation radiologique par IRM a trouvé aussi des résultats meilleurs pour le groupe 1. Score de Sugaya de I et II dans 75 % chez les patients du groupe 1, contre 50 % chez le groupe 2. Une rérupture est survenue chez 2 patients appartenant au groupe 2. Avec un taux de complication de 14 % pour le groupe 2 contre aucune complication pour le groupe 1.
Conclusion |
La médialisation est une option thérapeutique intéressante si le muscle est encore fonctionnel dans les ruptures retractées type 2 ou 3 avec une infiltration graisseuse inférieure à 3. De meilleurs résultats ont été obtenus avec une médialisation modérée de 5 à 10mm.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 104 - N° 8S
P. S79 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?