Résultats cliniques et facteurs prédictifs de risque d’échec de la reconstruction isolée du ligament fémoro-patellaire médial pour instabilité rotulienne récidivante : série de 213 cas à 3 ans de recul minimum - 14/11/18
Clinical outcomes and predictive failure risk factors of isolated MPFL reconstruction for recurrent patella instability: A series of 213 reconstructions with a minimum follow-up of 3 years
Résumé |
Introduction |
La reconstruction du ligament fémoro-patellaire médial (MPFL) fait, aujourd’hui, pleinement partie de l’arsenal thérapeutique en cas d’instabilité fémoro-patellaire récidivante. Cette procédure est souvent associée à d’autres gestes de correction comme un abaissement/médialisation de la tubérosité tibiale antérieure, une section de l’aileron externe ou une trochléoplastie de creusement. À l’heure actuelle, peu d’étude ont permis d’évaluer cliniquement l’efficacité de cette reconstruction du MPFL de manière isolée. Les objectifs de cette étude étaient de rapporter les résultats cliniques d’une reconstruction isolée du MPFL et d’identifier les potentiels facteurs de risque d’échec.
Méthodes |
Une analyse rétrospective des données collectées de façon prospective, a été réalisée afin d’inclure tous les patients ayant bénéficié d’une reconstruction isolée du MPFL entre janvier 2008 et janvier 2014. L’évaluation pré opératoire prenait en compte le score de Kujala, l’anomalie de la course rotulienne (J-sign) et une analyse de la dysplasie de la trochlée selon la classification de Dejour et la hauteur rotulienne avec l’indice de Caton-Deschamps (ICD). Le score de Kujala était évalué en postopératoire. L’échec était défini par une luxation patellaire postopératoire ou une reprise chirurgicale pour instabilité récidivante.
Résultats |
Deux cent quarante et une reconstructions isolées du MPFL chez 224 patients répondaient aux critères d’inclusion. Vingt-huit cas (11,6 %) n’ont pas pu être recontactés et ont été considérés comme perdus de vu laissant 213 reconstructions pour l’analyse finale avec pour recul moyen 5,8 ans [3–9,3]. L’âge moyen lors de la chirurgie était de 20,8 ans [11–48] ; 55 % était de sexe féminin. 27 % des patients avaient un J-sign positif en préopératoire, l’ICD moyen était calculé à 1,2 [0,9–1,7], une dysplasie de trochlée était présente dans 93 % des cas (A : 47 % ; B : 25 % ; C : 14 % ; D : 7 %). Pour la série globale, le score Kujala moyen a été amélioré de 32,7 points (de 56,1 à 88,8 en postopératoire) (p>0,001). Douze échecs ont été observés nécessitant une reprise chirurgicale pour instabilité récidivante (5,6 %). L’analyse uni et multivariée a mis en évidence deux facteurs préopératoire de risque d’échec : une rotule considérée comme haute (ICD=1,3, OR=4,7 ; p=0,013) et la présence préopératoire d’un J-sign positif (OR=5,2 ; p=0,01).
Conclusion |
En cas d’instabilité fémoro-patellaire récidivante, la reconstruction isolée du MPFL apparaît comme une intervention fiable et efficace avec un faible taux d’échec. En cas de rotule haute avec un ICD=1,3 ou de J-sign positif, il est suggéré de réaliser un geste osseux à type d’abaissement de la TTA ou de trochléoplastie de creusement.
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Vol 104 - N° 8S
P. S99 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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