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Influence du niveau d’apport protéique alimentaire sur la réparation épithéliale après un épisode inflammatoire colique aigu - 15/11/18

Doi : 10.1016/j.nupar.2018.09.016 
A. Lan 1, , S. Vidal-Lletjós 1, M. Andriamihaja 1, P. Lepage 2, M. Leclerc 2, A. Blais 1, M. Grauso-Culetto 1, R. Benamouzig 3, D. Tomé 1, F. Blachier 1
1 UMR0914 physiologie de la nutrition et du comportement alimentaire, INRA, AgroParisTech, université Paris-Saclay, Paris 
2 Institut Micalis, Inra, AgroParisTech, université Paris-Saclay, Jouy-en-Josas 
3 Département de gastroentérologie, hôpital Avicenne, AP–HP, Bobigny, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction et but de l’étude

Depuis peu, la cicatrisation complète de la muqueuse intestinale est considérée comme un objectif thérapeutique pour la prévention des complications associées aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Cependant, le rôle de l’apport protéique alimentaire et les besoins protéiques nécessaires à la cicatrisation muqueuse ont été peu étudiés. Le but de cette l’étude est de tester l’effet de différents niveaux d’apport protéique sur la réparation épithéliale après un épisode inflammatoire colique aigu.

Matériel et méthodes

Des souris C57BL/6 traitées avec du dextran sulfate de sodium (DSS, 3,5 %, 5jours) ont été réparties en 3 groupes à j7, recevant un régime isocalorique dont le niveau en protéines varie : 14, 30 et 53 % pendant 3 (j10), 6 (j13) et 21 (j28) jours. Une étude de suivi ainsi que des analyses biochimiques, histologiques, transcriptionnelles et du microbiote associé à la muqueuse ont été réalisées.

Résultats et analyse statistique

Le score inflammatoire est plus élevé de j9 à j22 chez les animaux sous régime P53 vs P14 et P30 (p<0,05) en association avec une perte de poids plus importante sans être liée à une différence de prise alimentaire entre les groupes. Les concentrations coliques d’IL-6 (P53 : 6,4±1,2 vs P14 : 4,2±0,8ng/mg protéines totales, p=0,01) et IL-1β (P53 : 19,7±4 vs P14 : 13,6±1,8ng/mg, p=0,009) sont également plus élevées à j10 dans le groupe P53 sans différence sur le score histologique entre les groupes à j10 et j13. Les animaux sous régime P30 présentent une perméabilité intestinale plus faible de j9 à j12 associée à un changement d’expression plus élevé à j13 des gènes codant les protéines de jonctions serrées Claudine 1 (P30 : 0,9±0,2 vs P14 : 0,5±0,1, p=0,0068) et Occludine (P30 : 2,6±0,2 vs P53 : 1,9±0,2, p=0,0039). Dans ce groupe (P30), l’abondance relative en protéobactéries associées à la muqueuse colique est plus faible à j10 ainsi que la concentration plasmatique en « LPS-binding protein » à j13 (P30 : 3,2±0,4 vs P14 : 4,9±0,6μg/mL, p=0,0016). À j10, l’hyperprolifération cryptique est plus importante chez les animaux recevant un apport élevé en protéines (P30 et P53) et les cellules muco-secrétantes plus nombreuses à j13 (+35 % vs P14, p<0,05) en lien avec une plus forte expression génique de Muc2 (P30 : 3,8±0,4 et P53 : 4,3±0,4 vs P14 : 2,9±0,3, p<0,05) et une proportion plus importante dans le côlon de bactéries de la famille des Bacteroidaceae.

Conclusion

L’ingestion de protéines alimentaires module différenciellement la résolution de la colite chimio-induite selon le niveau d’apport. Notre étude révèle qu’un régime modérément élevé en protéines (P30) favorise la réparation épithéliale en limitant l’inflammation, en renforçant la fonction barrière et en contribuant à restaurer la composition du microbiote après dysbiose.

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Vol 32 - N° 4

P. 236 - novembre 2018 Retour au numéro
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