Activités physiques adaptées et prise en charge nutritionnelle chez des patients présentant un cancer des Voies AéroDigestives Supérieures (VADS) traités à visée curative : résultats de l’essai de phase II randomisé contrôlé prospectif NUTRIMOUV - 15/11/18
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Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Les conséquences secondaires à la radiochimiothérapie curative dans les cancers des VADS sont d’ordre physique et psychosocial, incluant une diminution de la tolérance à l’effort et de la qualité de vie. Le patient rentre alors dans un cercle vicieux du déconditionnement qui, in fine, majore sa vulnérabilité aux traitements et dégrade sa tolérance à l’effort et sa qualité de vie. Les activités physiques adaptées (APA) et une prise en charge nutritionnelle individualisée sont des stratégies cohérentes pour inverser ce cercle vicieux.
Matériel et méthodes |
Soixante-dix patients avec un cancer des VADS non métastatique étaient randomisés dans le groupe « APA » ou « contrôle » entre juillet 2012 et novembre 2015 dans 4 centres de soins régionaux. Le groupe « APA » participait à des séances de 55minutes d’ElectroStimulation (ES) du quadriceps, 3 fois par semaine durant toute la durée du traitement, suivi de 3 mois d’ergocycle à domicile (3 séances par semaine de 45minutes). Les deux groupes bénéficiaient d’un suivi nutritionnel selon les recommandations [Nutrition clinique et métabolisme 2012 ;26(4) :149–164]. Des évaluations ont été réalisées avant traitement (V0), à la fin du traitement oncologique (V1) et 3 mois après la fin du traitement (V2). Les mesures portaient sur : 1) la tolérance à l’effort (temps d’endurance), 2) le nombre de pas par jour (mesures actimétriques), 3) la qualité de vie (SF-36, QLQC30). On considérait comme succès (critère d’efficacité principal) un patient qui augmentait son taux d’endurance initial de 40 % ou plus à V2.
Résultats et analyse statistique |
En moyenne, l’observance aux séances d’ES était de 87 % et pour l’ergocycle de 51 %. L’intervention APA améliorait la tolérance à l’effort d’au moins 40 % chez 68 % des patients (IC95 % [48–84) vs 27 % (IC95 % [16–48]) dans les groupes « APA » vs « contrôle » respectivement (p≤0,05)[T.S1].[PB2]. L’évolution médiane du temps d’endurance entre V0 et V2 était de+27 % vs −43 % dans les groupes « APA » vs « contrôle » respectivement (p=0,001). Des effets significatifs étaient observés sur le nombre de pas moyen réalisé par jour : 4050 (V0) à 4096 (V2) dans le groupe « APA » vs 4010 (V0) à 3257 (V2) dans le groupe « contrôle » (p=0,003). Les analyses de qualité de vie n’objectivaient aucun effet positif ou négatif.
Conclusion |
L’étude NUTRIMOUV a permis de montrer qu’une intervention APA couplée à une prise en charge nutritionnelle adaptée était faisable dans cette population. De plus, cette prise en charge améliorait la tolérance à l’effort sans modification de la qualité de vie. Les effets observés étaient principalement en lien avec l’utilisation de l’ergocycle. En effet, l’ES pendant le traitement n’avait pas d’impact positif sur le temps d’endurance des patients. Une étude de phase III comparative serait justifiée pour valider ces résultats.
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Vol 32 - N° 4
P. 239-240 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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