La perte de sensibilité à la CCK observée chez le rat obèse est liée à la nature purifiée des ingrédients composant les régimes expérimentaux - 15/11/18
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Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Les modèles murins d’obésité induite par l’alimentation comparent les effets de la consommation de régimes riches en lipides, composés d’ingrédients purifiés à ceux de la consommation de régimes normo-lipidiques formulés avec des ingrédients complexes. Des travaux récents suggèrent que les effets métaboliques de ces régimes ne seraient pas entièrement liés au taux de lipides de l’aliment mais également à la nature purifiée ou complexe des ingrédients qui les composent. Chez le rat, l’obésité s’accompagne d’une réduction de la sensibilité du nerf vague à la cholécystokinine (CCK), peptide satiétogène sécrété par l’intestin. Notre objectif était d’évaluer si cette perte de sensibilité à la CCK était liée à la consommation excessive de lipides ou à la nature purifiée/complexe des ingrédients composant les régimes et si la nature des fibres alimentaires (cellulose vs inuline) du régime obésogène pouvait moduler cette perte de sensibilité à la CCK.
Matériel et méthodes |
Des rats Wistar males ont été nourris avec un régime normo-lipidique composé d’ingrédients complexes (C), ou avec des régimes composés d’ingrédients purifiés, à teneur normale (10 % de l’énergie) ou élevée en lipides (45 %) et contenant une nature de fibres différente : 10 % de cellulose (LFC et HFC) ou 10 % d’inuline (LFI et HFI). Après 7 semaines de consommation, la sensibilité à la CCK des rats a été évaluée en comparant la prise alimentaire après injection i.p. de CCK8S (1 ou 3μg/kg) ou de sérum physiologique. Les expériences ont été réalisées de façon randomisée à 3jours d’intervalle. Après 8 semaines de consommation, le métabolome de leur contenu cæcal a été évalué par 1H-RMN.
Résultats et analyse statistique |
La consommation des régimes HFC et HFI a augmenté la prise de poids (+33 %, p=0,01) et l’adiposité (+14 %, p=0,01) des rats en comparaison des régimes C, LFC et LFI. La consommation des régimes synthétiques, quels que soient le taux de lipides ou la nature des fibres (cellulose ou inuline), a entraîné la perte de sensibilité à la CCK, i.e. une absence d’effet satiétogène de la CCK à la faible dose (diminution de la consommation par rapport à la condition sérum physiologique HFC : −24 HFI : −19, LFC : −18 et LFI : −19 %, p>0,05) en comparaison du régime C (−42 %, p<0,001). La dose élevée de CCK produisait toujours une baisse significative de la prise alimentaire sauf chez les animaux recevant le régime LFI. En parallèle, la consommation des régimes synthétiques a entraîné une modification du métabolome cæcal (O-PLSDA p<0,001), quel que soit le taux de lipides de l’aliment. La signature métabolomique du contenu cæcal était modifiée par l’inuline mais était toujours différente de celle du contenu cæcal des animaux consommant le régime complexe C.
Conclusion |
Les altérations de la communication intestin-cerveau régulant la satiété observées chez le rat obèse semblent liées à la nature purifiée des ingrédients des régimes consommés et non au taux de lipides ou à la nature des fibres alimentaires. Ainsi, ces régimes modifient profondément le métabolome intestinal et les interactions microbiote-hôte.
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Vol 32 - N° 4
P. 255-256 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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