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Santé orale et alimentation chez les personnes âgées : une adaptation multifactorielle - 15/11/18

Doi : 10.1016/j.nupar.2018.09.061 
S. Fleury, M. Vandenberghe-Descamps , C. Septier, G. Feron, H. Labouré, C. Sulmont-Rossé
 Centre des sciences du goût et de l’alimentation, AgroSup Dijon, CNRS, Inra, université Bourgogne Franche-Comté, Dijon, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction et but de l’étude

Le vieillissement peut s’accompagner de changements dans la sphère orale tels que la diminution de l’efficacité masticatoire ou encore la dégradation quantitative et qualitative de la salive. Ces changements, peuvent avoir un impact sur la capacité des personnes âgées à dégrader l’aliment, conduisant éventuellement à des comportements d’évitement.

Matériel et méthodes

Soixante-deux seniors (>65 ans) vivant à domicile et ne présentant pas de pathologie chronique ont été recrutés sur la base de leur nombre d’unités fonctionnelles postérieures, c’est-à-dire du nombre de paires de dents antagoniste postérieure ayant au moins une zone de contact pendant la mastication. Deux groupes de sujets, 30 (15H ; 15F) présentant une bonne dentition (âge=72±5 ans, nombre d’unités fonctionnelles=8±1) et 32 (15H ; 17F) présentant une mauvaise dentition (âge=72±5 ans, nombre d’unités fonctionnelles=3±1) ont été sélectionnés. Des données de flux salivaires au repos et stimulé et d’auto-évaluation de la xérostomie ont également été relevées. Chaque participant a complété un relevé alimentaire de 5jours, ce qui a permis de déterminer la fréquence de consommation, les quantités consommées ainsi que les apports en nutriments. Les analyses statistiques ont été faites par ANOVA à un facteur et régressions linéaires. Le protocole a été approuvé par le CPP Est-1 N° IRB 2016-A00916-45.

Résultats et analyse statistique Les personnes en mauvaise dentition consomment des fruits et légumes moins fréquemment que ceux en bonne dentition (Bonne dentition : 5,1±0,3 occasions de consommation par jour, Mauvaise dentition : 4,1±0,3 occasions de consommation par jour, F(60)=4,9, p<0,05). Les personnes ayant un flux salivaire stimulé élevé et/ou une faible sensation de bouche sèche consomment quotidiennement des quantités plus importantes de viandes, poissons et œufs que les personnes ayant un flux salivaire stimulé faible et une sensation de bouche sèche plus importante (respectivement F(60)=13, p=0,001 et F(60)=4,6, p<0,05). On observe également un apport en protéines supérieur chez les personnes ayant un flux salivaire au repos élevé par rapport aux personnes ayant un flux salivaire au repos plus faible (F(60)=7,7, p<0,01). Ces résultats montrent que l’état de la dentition et de la salivation n’impactent pas les mêmes catégories d’aliments. Ils confirment donc que la diminution de l’efficacité masticatoire n’est pas toujours corrélée au flux salivaire. Une catégorisation plus détaillée des aliments a été réalisée afin de cibler plus précisément les familles d’aliments affectées par les troubles oraux survenant avec l’âge.

Conclusion

L’enquête alimentaire montre que l’évolution des habitudes alimentaires avec l’âge peut être multifactorielle. La santé orale joue un rôle dans la prise alimentaire d’un point de vue qualitatif mais également quantitatif. Il est mis pour la première fois en avant l’importance de la salivation dans les consommations. Ces résultats permettront de développer des aliments adaptés aux troubles et aux changements oraux qui surviennent avec l’âge.

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Vol 32 - N° 4

P. 259 - novembre 2018 Retour au numéro
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