Ajout d’insuline dans les poches de nutrition parentérale : pratique acceptable ou non ? Revue de la littérature et évaluation de cette pratique au sein d’un centre hospitalier universitaire - 15/11/18
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Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La prévalence de l’hyperglycémie est plus élevée chez les patients hospitalisés bénéficiant d’une nutrition parentérale (NP). La prise en charge de ces patients peut être complexe et la glycémie difficile à équilibrer. Pour limiter le risque de survenue d’une hypoglycémie lors de l’arrêt de la perfusion de NP, l’insuline est rajoutée directement dans les poches de NP mais aucune recommandation ne valide cette pratique. Notre objectif est double : réaliser une revue de la littérature sur les données de stabilité et de compatibilité physico-chimique de l’insuline rajoutée dans les poches de NP et effectuer un audit rétrospectif d’observation des prescriptions de NP au sein d’un centre hospitalier universitaire de 1000 lits pour évaluer cette pratique.
Matériel et méthodes |
Une revue de la littérature sur Medline a été réalisée avec les termes : « parenteral nutrition, hyperglycemia, insulin stability » entre 2000 et 2017. Une recherche dans les bases de référence pharmaceutique d’aide à la pratique a été effectuée. L’audit a été conduit sur 3jours non consécutifs au sein des services de médecine, de chirurgie et obstétrique (MCO) et des services de soins de suite et de rééducation (SSR). Toutes les prescriptions comportant une poche de NP étaient incluses.
Résultats et analyse statistique |
Huit publications ont été retenues ainsi que 2 documents issus de bases de référence. L’insuline d’action rapide est stable au moins pendant toute la durée de l’administration de la NP. La composition du contenant de la poche, l’exposition à la lumière, la température ou le phénomène d’adsorption sont des facteurs qui influencent la quantité d’insuline réellement disponible. La quantité précise en insuline est alors inconnue. Aucune étude de stabilité n’a testé les insulines d’action intermédiaire et lente rajoutées dans les poches de NP. Une publication propose cette pratique chez des patients stables cliniquement et a défini une posologie d’insuline à rajouter calculée en fonction de la quantité de glucose contenue dans la poche (0,5 à 1U/10g de glucose perfusé). L’audit d’observation a porté sur 71 prescriptions de NP. Parmi celles-ci, nous avons identifié 7 prescriptions d’insuline (9,9 %) dont 2 (2,8 %) mentionnaient l’administration d’insuline, une d’action rapide (46UI) et une d’action lente (18UI) directement dans la poche de NP dans un service de nutrition clinique intensive et de chirurgie respectivement.
Conclusion |
L’insuline d’action rapide est stable lorsqu’elle est rajoutée directement dans les poches de NP. Néanmoins, l’insuline est un médicament à risque et doit justifier d’un suivi biologique. Il est recommandé qu’une surveillance glycémique soit plus fréquente en cas d’ajout d’insuline dans les poches. Au sein de l’établissement, une réflexion est en cours sur l’élaboration d’un protocole validant l’ajout de l’insuline dans les poches de NP. Cette approche médicale est certes rationnelle mais des études de stabilité complémentaires sont indispensables même si celles-ci sont difficiles à mettre en œuvre.
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Vol 32 - N° 4
P. 273-274 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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