Les déficits en micronutriments sont-ils des facteurs prédictifs de survenue de mucite chez les patients traités par radio-chimiothérapie concomitante, pour une néoplasie ORL ? - 15/11/18
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Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Les mucites sont une complication fréquente au cours des traitements par radio-chimiothérapie concomitante des néoplasies ORL, avec des conséquences médicoéconomiques. Mais les traitements restent symptomatiques et peu efficaces. Dans notre pratique, des dosages en micronutriments sont réalisés mais demeurent coûteux (≈150€/patient) et leur pertinence non analysée. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’impact de déficiences en micronutriments sur la survenue de mucites ulcérées (≥grade 2) chez des patients traités par radio-chimiothérapie concomitante. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer les autres facteurs de risques de mucites ulcérées et d’analyser l’évolution du statut nutritionnel des patients.
Matériel et méthodes |
Étude pilote observationnelle sur des patients suivis entre 2015 et 2016 pour une néoplasie ORL et traités par radio-chimiothérapie concomitante. Les données recueillies étaient le sexe, l’âge, l’intoxication alcoolo-tabagique, les traitements préalables, les dosages en micronutriments. La survenue d’une mucite (échelle OMS pour le grade) diagnostiquée par l’oncologue et les bilans nutritionnels de la diététicienne étaient colligés à j0 et j35 du début du traitement. Les micronutriments dosés étaient le zinc, le sélénium, et les vitamines B6, A, E et C. Une déficience était définie par un taux inférieur aux seuils du laboratoire. Devant le faible effectif de la population, l’analyse des facteurs prédictifs de mucite a été réalisée en distinguant le groupe 1 « pas de mucite ou mucite légère (stades 0,1) »,versus le groupe 2 « mucites ulcérées (stades 2, 3, 4) » définies par la présence d’ulcérations associées à des douleurs endobuccales. Statistiques : test du Chi2 ou Fisher (p˂0,05).
Résultats et analyse statistique |
Vingt-huit patients ont été inclus (d’âge 58±12 ans, sex-ratio H/F=4,6) ; 85 % présentaient une intoxication tabagique et 80 % un mésusage de l’alcool. Une dénutrition était présente chez 75 % des patients, dont 11 % sévèrement. La moitié des patients bénéficiait d’un support nutritionnel (29 % oral, 21 % nutrition entérale [NE]). Chez 83 % des patients, au moins une déficience était retrouvée, principalement en vitamine C (68 %), sélénium (33 %) et vitamine B6 (25 %). Aucun patient n’était déficitaire en zinc. Une mucite était décrite chez 86 % des patients. Le G2 représentait 68 % des patients, contre 32 % pour le G1. Il n’y avait pas de lien entre les déficiences en micronutriments et la survenue de mucites ulcérées (p=NS). Il n’a pas été retrouvé de différence significative en analyse univariée pour les autres facteurs prédictifs étudiés (âge, dénutrition,…) sur la survenue de mucites ulcérées. En fin de traitement, 89 % des patients étaient dénutris dont 22 % sévèrement et tous bénéficiaient d’un support nutritionnel (44 %NE).
Conclusion |
Notre étude n’a pas démontré de lien entre les déficits en micronutriments et le risque de mucite, possiblement par la faible puissance. Mais, du fait de la fréquence très élevée des déficiences en micronutriments et des dosages coûteux, il semble indiqué de supplémenter en systématique cette population à risque important de mucite (≈10€ pour une supplémentation d’1 mois).
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Vol 32 - N° 4
P. 297-298 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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