Des marchés communautaires pour faciliter l’accès aux fruits et légumes frais dans les quartiers défavorisés de Montréal - 15/11/18
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Au sein des populations défavorisées, déjà plus affectées par les maladies chroniques, les inégalités socioéconomiques dans l’accès aux fruits et légumes frais nuisent à leur consommation. Dans les quartiers défavorisés et mal approvisionnés en aliments sains, la mise en place de marchés publics apparaît comme une voie prometteuse. Nous avons profité de l’implantation de deux marchés saisonniers offrant des fruits et légumes frais locaux à prix abordables dans un secteur défavorisé de l’est de Montréal pour conduire cette étude pilote. Le marché Cadillac est situé aux abords d’une station de métro tandis que le marché Guybourg est dans un secteur enclavé, considéré comme un désert alimentaire. L’objectif est d’analyser l’utilisation de ces deux marchés par les populations avoisinantes et de caractériser les achats des utilisateurs.
Matériel et méthodes |
Deux enquêtes ont été conduites de juillet à décembre 2016 selon deux voies : par téléphone après tirage au sort, auprès de la population adulte résidant près des marchés et auprès des utilisateurs, directement sur les lieux de vente. Un questionnaire a recueilli des informations sur l’utilisation du marché, les perceptions d’accès aux fruits et légumes dans le quartier, la position géographique du lieu de résidence, les habitudes de consommation et d’approvisionnement alimentaire et les caractéristiques sociodémographiques. Le détail des achats effectués aux marchés a été recueilli via une application mobile utilisée par les vendeurs. L’analyse des facteurs associés à l’utilisation des marchés a été effectuée par régression logistique sur tous les participants, tandis qu’une régression linéaire a permis d’analyser les facteurs associés aux achats parmi les utilisateurs recrutés sur les lieux de vente.
Résultats et analyse statistique |
Parmi, 553 personnes ont répondu pour le marché Cadillac (335 par téléphone, 218 au lieu de vente) et 180 pour le marché Guybourg (118 par téléphone, 62 au lieu de vente). Les analyses ont mis en évidence des facteurs favorisant l’utilisation des deux marchés : le non-accès à une voiture, un âge moins avancé, le sexe féminin, et des perceptions négatives de l’accès aux fruits et légumes dans le quartier. Le marché Guybourg semble atteindre davantage des habitués des marchés publics ou saisonniers tandis que la proximité au domicile était associée à l’utilisation du marché Cadillac. Le niveau de revenu n’influençait pas l’utilisation des marchés. Concernant les achats effectués par les utilisateurs, les personnes nées au Canada, les personnes résidant plus près du marché et ceux pour qui le marché était situé sur l’itinéraire de déplacement habituel achetaient une moins grande quantité de fruits et légumes lors de leur visite.
Conclusion |
Ces interventions semblent toucher des utilisateurs qui présentent des contraintes physiques et économiques dans leur accès aux aliments sains. Les quantités moindres achetées par les utilisateurs ayant un meilleur accès physique aux marchés pourraient être associées à des visites plus fréquentes à ceux-ci. Bien que réalisées à Montréal, de telles initiatives à petite échelle pourraient être considérées en France pour améliorer l’accès aux aliments sains dans les quartiers défavorisés et mal approvisionnés.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 32 - N° 4
P. 329 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?