Déterminants de la malnutrition chronique chez les enfants de 6 à 59 mois vivant au sein de la vallée de Palajunoj (Guatemala) - 15/11/18
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Le Guatemala souffre d’une des prévalences les plus élevées au niveau mondial de retard de croissance. Un enfant sur deux en est touché (Z-TPA<−2) dont plus de 20 % par une forme sévère (Z-TPA<−3). De par son aspect intergénérationnel et ses conséquences difficilement réversibles, il impacte négativement sur des déterminants de la santé et sur le développement du pays. L’étude réalisée au sein de communautés rurales indigènes s’est focalisée sur la population incluse au sein du projet nutritionnel de l’ONG Primeros Pasos. Elle a pour objectif de déterminer la prévalence de la malnutrition chronique sévère (MNCS) ainsi que les déterminants y étant associés chez les enfants de 6 à 59mois.
Matériel et méthodes |
Cette étude, transversale descriptive, a porté sur 41 couples mères-enfant. Les données ont été récoltées par le biais d’un questionnaire structuré. Les statistiques descriptives usuelles ont été utilisées pour décrire l’échantillon. L’analyse univariée de la proportion de MNC en fonction des facteurs de risque potentiels(variables indépendantes) a été effectuée à l’aide du test Chi2 de Pearson. Le test t Student, pour les variables quantitatives, a servi à comparer les moyennes des deux groupes. La variable dépendante est la MNCS. Les variables indépendantes reprennent les caractéristiques des mères, les antécédents de malnutrition, le niveau socioéconomique, la sécurité alimentaire, les pratiques alimentaires, la présence d’une maladie chez l’enfant et enfin les connaissances hygiénodiététiques des mères.
Résultats et analyse statistique |
Les résultats montrent une prévalence élevée de MNCS(39 % Z-TPA<−3). La présence d’antécédents de malnutrition maternelle ou au sein de la fratrie (p=0,03) ainsi que d’une insécurité alimentaire (p=0,01) ont été statistiquement corrélés à la MNCS. L’analyse par un modèle de régression linéaire a révélé que la petite taille de la mère (< 145cm) était significativement associée à la MNCS (R=0,49, p=0,001). Cependant, même en l’absence d’association statistiquement significative, la présence d’épisodes infectieux, une faible diversité alimentaire ainsi que l’absence d’eau courante tendent à augmenter la prévalence de retard de croissance.
Conclusion |
L’étude révèle que les cas de malnutrition ont tendance à être enregistrés principalement au sein des mêmes familles. Ce constat met en jeu des problèmes fondamentaux de disponibilité alimentaire. Le régime alimentaire peu diversifié pointe une alimentation infantile peu diversifiée. Des mesures doivent être prises afin de rendre l’environnement plus propice à l’amélioration de la sécurité nutritionnelle. Par ailleurs, la mise en évidence d’une association entre la MNCS et la petite taille maternelle confirme le cycle intergénérationnel de celle-ci. Cette problématique ne peut se résoudre qu’au moyen d’actions intersectorielles larges visant ses causes et déterminants. Dans ce cadre, les actions de promotion de la santé devraient être renforcées par l’ONG Primeros Pasos et les partenaires. Ceci en vue d’amener les communautés à adopter des comportements nutritionnels et d’hygiène adéquats en phase pré-conceptuelle, pendant la grossesse ainsi que les deux premières années de vie de l’enfant. La mise en évidence de cette problématique mériterait un diagnostic situationnel complet afin de prendre en charge de façon efficiente cette problématique.
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Vol 32 - N° 4
P. 330 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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