La dénutrition dans les services de médecine, chirurgie et obstétrique des hôpitaux de France, publics et privés, n’est pas l’apanage des personnes âgées - 15/11/18
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Si de nombreuses études ont été conduites chez les personnes âgées peu de données sont disponibles sur la fréquence de la dénutrition dans les services de courts séjours de médecine, chirurgie et obstétrique (MCO). Sa présence constitue pourtant un facteur d’aggravation de la pathologie causale, favorise la survenue de complications, allonge en moyenne la durée d’hospitalisation et augmente par conséquence le coût pour la société. Cette étude décrit au niveau national la fréquence de la dénutrition en fonction de l’âge, du sexe des patients hospitalisés et du motif de leur hospitalisation.
Matériel et méthodes |
Les statistiques sont issues des bases nationales de données PMSI MCO de l’ensemble des hôpitaux publics et privés de France. Les codes retenus pour caractériser les états de dénutrition sont E40 pour kwashiorkor, E41 pour marasme nutritionnel, E42 pour kwashiorkor avec marasme, E43 pour malnutrition protéinoénergétique (MPE) grave, E44,0 pour MPE modérée, E44,1 pour MPE légère et E46 pour malnutrition sans précision.
Résultats et analyse statistique |
L’étude porte sur tous les séjours des patients adultes des services MCO de courte durée de tous les hôpitaux publics et privés de France en 2013 et 2014 soit au total 30 632 754 séjours. Parmi ces séjours 1 140 181 ont un code CIM 10 indiquant l’existence d’une malnutrition soit 3,72 %. Le kwashiorkor représente 0,07 %, le marasme nutritionnel 0,38 %, la MPE grave 41,16 %, la MPE modérée 43,98 % et la MPE légère 9,04 %. Leur répartition par âge et sexe montre sur représentation des classes d’âges élevées et du sexe féminin mais les patients de 50 à 69 ans représentent un quart des sujets dénutris (25,1 %) et sont du sexe masculin pour les deux tiers d’entre eux (62,6 %). Les 10 motifs d’hospitalisations les plus fréquents sont les affections de l’appareil respiratoire (14,20 %), du tube digestif (10,82 %), de l’appareil circulatoire (9,70 %), de l’appareil (7,75 %), du système nerveux (6,84 %), endocriniennes, métaboliques et nutritionnelles (5,92 %), hépatobiliaires et pancréatiques (5,08 %), myéloprolifératives et tumorales diffuses (4,77 %), mentales (4,63 %), rénales et des voies urinaires (4,47 %). Rapportées à la fréquence de ces catégories d’affections, la prévalence d’une malnutrition est de 11,0 % des personnes hospitalisées pour une affection de l’appareil respiratoire, 2,52 % de celles atteintes d’une affection du tube digestif, 3,37 % de l’appareil circulatoire, 2,44 % de l’appareil musculosquelettique, 3,95 % du système nerveux, 8,07 % de celles endocriniennes, métaboliques et nutritionnelles, 6,52 % de celles hépatobiliaires et pancréatiques, 9,58 % de celles myéloprolifératives et tumorales diffuses, 10,9 % de celles mentales, et 3,9 % de celles rénales et des voies urinaires. La durée moyenne des séjours mentionnant l’existence d’une dénutrition est de 13,9±15jours.
Conclusion |
La malnutrition reste très largement sous déclarée dans le cadre du PMSI MCO mais les résultats disponibles montrent que parmi les patients dénutris la tranche d’âge de 50 à 70 ans représente 25 % et que parmi eux les deux tiers sont des hommes. Elle allonge considérablement la durée du séjour ce qui retentit sur la rentabilité de l’hôpital.
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Vol 32 - N° 4
P. 334 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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