Comportements alimentaires des patients atteints de cirrhose compensée et non compliquée : étude cas-témoins en Île-de-France - 15/11/18
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
L’étude ALICIR est destinée à évaluer les comportements alimentaires chez des patients atteints de cirrhose compensée (d’origine virale et alcoolique) et leur association, à terme, avec les complications de la cirrhose, en premier lieu la survenue de carcinome hépatocellulaire (CHC). Dans ce cadre, la présente étude avait pour objectif de comparer les apports nutritionnels entre les sujets atteints de cirrhose compensée et des témoins issus de la population générale.
Matériel et méthodes |
Les cas étaient issus de la cohorte ALICIR, une enquête nichée dans des cohortes nationales prospectives de patients ANRS CO12 CirVir et CIRRAL, restreinte aux patients inclus en Seine-Saint-Denis (hôpitaux Avicenne, Bobigny et Jean-Verdier, Bondy). Les critères d’inclusion étaient : une cirrhose histologiquement prouvée d’origine virale et/ou alcoolique, un score de Child-Pugh A et l’absence de CHC. Les témoins étaient issus de NutriNet-Santé, une cohorte prospective sur internet étudiant des relations entre nutrition et santé. Les témoins étaient appariés aux cas sur la région d’habitation (région parisienne), l’âge, le sexe, l’IMC et le niveau d’éducation, à raison de 2 témoins par cas. Les données alimentaires étaient collectées à l’aide d’un même questionnaire de fréquence alimentaire semi-quantitatif validé.
Résultats et analyse statistique |
Sur 182 patients inclus dans l’étude ALICIR, 174 ont été appariés avec des témoins NutriNet. Les sujets non appariés étaient âgés de plus de 80 ans. Les cas étaient majoritairement des hommes (72 %), la moyenne d’âge se situant à 59,2 ans (±9,7 ans). Après appariement, les cas étaient plus souvent fumeurs et avaient moins souvent une activité physique élevée. Les apports nutritionnels ont été comparés à l’aide de tests de comparaison de moyennes pour données appariées. Après ajustement sur la situation familiale et professionnelle, le tabagisme, l’activité physique et l’apport énergétique, les sujets atteints de cirrhose alcoolique (n=77) avaient une alimentation plus riche en glucides (43,9 % vs. 36,9 %) et en sucres simples (122±8,5g/j vs. 91,4±9,6g/j). Ils avaient des apports en acides gras (AG) poly-insaturés (5,54±0,39g/j vs. 6,53±0,44g/j), et en vitamine E (12,55±1,14mg/j vs. 15,18±1,28mg/j) plus faibles. Leur apport en alcool était plus faible que chez les témoins (2,10±0,85g/j vs. 4,39±0,96). Chez les sujets atteints de cirrhose virale (n=97), l’apport énergétique global était diminué (2067±112kcal/j vs. 2306±121kcal/j), avec une proportion plus élevée en glucides (47,4 % des apports énergétiques vs. 39,8 %) et plus faible en lipides (33,8 % vs. 37,6 %). L’apport en alcool (4,69±2,22g/j vs. 14,62±2,39) était plus faible chez les cas. L’ensemble des tests étaient significatifs avec un p<0,01.
Conclusion |
Par rapport à la population générale, des différences significatives dans l’équilibre des macronutriments sont observées chez les sujets atteints de cirrhose avec, des consommations de glucides et de sucres simple plus importantes et une moindre consommation d’AG. L’impact à moyen terme de ces comportements alimentaires est en cours d’étude.
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Vol 32 - N° 4
P. 337 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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