Le poids accordé aux entrées sensorielles varie selon l’âge, l’apprentissage, l’expérience, ou encore la pathologie. L’objectif de cette étude était d’évaluer la contribution relative des afférences visuelles et proprioceptives au contrôle postural afin de mettre à jour des stratégies sensorielles, plus ou moins efficientes, pour la régulation de l’équilibre postural.

Dix-neuf adultes sains (25,7±5,4 ans) ont passé une évaluation de leur contrôle postural en condition standard (debout, yeux ouverts) ou soumis à des perturbations proprioceptives (vibrations des tendons d’Achille) ou visuelles (translations antéropostérieures de l’environnement virtuel). L’amplitude de la réaction aux perturbations sensorielles et l’exposant fractal α à court et long terme du DFA (analyse des fluctuations redressées) ont été mesurés à partir des déplacements du centre des pressions enregistré via les plateformes de force intégrées au tapis GRAIL (Motekforce Link).

Les données démontrent que la sensibilité à la perturbation visuelle est négativement corrélée à celle observée en réponse à la perturbation proprioceptive. De ce fait, deux types de stratégies sensorielles se distinguent selon un continuum allant de stratégies basées préférentiellement sur les afférences visuelles à celles reposant davantage sur les afférences proprioceptives. Par ailleurs, la stratégie sensorielle utilisée par le sujet influe sur le degré de précision qu’il est à même de générer pour réguler ses oscillations posturales.

Ainsi, plus sa stratégie sensorielle tend à reposer sur l’utilisation des afférences proprioceptives, plus le sujet parvient à réguler finement ses oscillations posturales.