De nombreux facteurs tels que l’âge, le genre ou l’éducation influencent les performances de mémoire de travail dans des espaces proches et lointains. La littérature montre que les femmes utilisent préférentiellement une stratégie dite égocentrique, tandis que les hommes utilisent une stratégie dite allocentrique. L’objectif est d’étudier l’effet du genre sur les performances de mémoire de travail visuospatiale et sur les stratégies utilisées dans des espaces (proche vs lointain) et environnements (avec vs sans repères visuels) différents.

Quatre-vingt-deux étudiants (53F, 29H), 23 (±3) ans ont réalisé deux tests de mémoire de travail, l’un dans un environnement sans repères visuels (test de Corsi) et l’autre dans un environnement avec repères visuels (test du salon). Ces deux tests sont proposés dans un espace proche sur ordinateur et dans un espace lointain, i.e., navigation, à l’aide d’un « tapis virtuel ». Nous avons utilisé des systèmes d’eye-tracking (Tobii Glasses 2 et barre X2-30) pour analyser les stratégies. Les variables retenues sont l’empan, le nombre et la durée des fixations et des saccades.

Les performances sont meilleures dans l’espace proche que dans l’espace lointain (p<0,05). Les hommes ont de meilleures performances que les femmes dans la condition environnement sans repères dans l’espace lointain (p<0,05). Dans cette condition, les données obtenues par l’eye-tracking confirment que les hommes utilisent une stratégie allocentrique, contrairement aux femmes qui optent pour une stratégie égocentrique.

Le genre a un effet sur les capacités de mémoire de travail dans des espaces navigués qui semblent dépendre des stratégies utilisées.