Malgré les mesures de sécurité obligatoires sur les récentes machines industrielles, domestiques ou agricoles, l’amputation d’un doigt reste un traumatisme fréquent et grave pour le patient. En plus d’être un traumatisme physique avec répercussion fonctionnelle, il est à l’origine d’un retentissement socio-émotionnel et professionnel. C’est pourquoi nous avons décidé d’évaluer la qualité de vie et les séquelles fonctionnelles de ces patients avec un recul minimal de deux ans. Il s’agissait d’une étude rétrospective portant sur la période janvier 2010–mai 2016. Ont été inclus dans l’étude, les patients ayant bénéficié avec succès d’une replantation après amputation totale ou partielle d’un ou plusieurs doigts. Les patients mineurs, les « Ring Finger », les traumatismes complexes nécessitant un lambeau de couverture étaient exclus. Un total de 28 patients ont été revus en consultation. Celle-ci était standardisée et réalisée par un seul observateur indépendant. Les questionnaires « SF-36 » et « DASH » étaient remis aux patients. La mobilité des doigts, la préhension, la sensibilité étaient évaluées. Les informations en rapport avec la qualité de vie, le travail, les activités quotidiennes étaient rapportés. Le questionnaire SF-36 retrouvait des scores moyens pour l’état de santé physique et mental respectivement de 65,69 et 60,38. Le score moyen du DASH lorsque le traumatisme n’intéressait qu’un seul doigt était de 9,75. Le total active range of motion était exprimé en pourcentage par rapport au côté controlatéral, la moyenne était de 42,22 %. Les scores moyens du test au Jamar et Pinch étaient respectivement de 78,88 % et 79,12 % par rapport au coté sain. Le test de Weber retrouvait une moyenne de 10,41mm. La reprise du travail au même poste concernait 77,3 % des patients alors que 60,7 % ont poursuivi leurs loisirs. Un score de DASH à 9,75 traduit une faible répercussion sur les activités quotidiennes. Les forces de préhension sont conservées dans près de 80 % des cas. La moyenne du test de Weber, plus élevée que d’autres séries, peut être expliquée par le caractère délabrant des agents vulnérants de notre étude. Dans notre étude, la majorité des patients ayant bénéficié d’une replantation digitale conservent une autonomie et une qualité de vie leur permettant de vivre comme un sujet sain.