Les tumeurs glomiques sont bénignes, rares et retrouvées principalement au niveau de la dernière phalange des doigts, souvent en sous-unguéal. L’exérèse chirurgicale complète est le seul traitement permettant le soulagement définitif des symptômes et évitant la récidive. Différentes voies d’abord ont été décrites mais ne font pas l’unanimité. Nous proposons une voie unique avec un lambeau « en gueule de requin » (GDR) quelque soit la localisation de la tumeur, avec des résultats cliniques satisfaisants. La technique consiste en une levée en GDR d’un lambeau pulpo-unguéal jusqu’en sous-périosté. Après exérèse de la lésion et curetage de la logette phalangienne, le lambeau est repositionné et suturé. L’étude clinique rétrospective monocentrique a porté sur 21 malades traités par cette technique entre 2011 et 2018 par le même opérateur. Ont été inclus uniquement les patients ayant des tumeurs solitaires, documentées par IRM. Les localisations étaient : 13 sous-unguéales, 3 matricielles et 5 latérodigitales. Les critères d’évaluation clinique préopératoires étaient les tests de Love's pin et Hildreth. En postopératoire, l’EVA, le score QuickDASH, la mobitilé digitale, la sensibilité péri-cicatricielle et l’aspect de la tablette unguéale ont été étudiés. En préopératoire, le Love's Pin Test était positif chez tous les patients et celui de Hildreth dans 64 %. En postopératoire, l’EVA était de 0, le QuickDASH était de 0,2 (0–2) et les mobilités digitales étaient complètes. Aucun patient n’avait de douleur cicatricielle. 2 patients avaient la même dystrophie unguéale qu’en préopératoire+les 19 autres n’en avaient pas. La durée du suivi moyen était de 28,1 mois (6–77). Un patient a récidivé. Notre technique peut être généralisée aux différentes localisations digitales de tumeurs glomiques, en se limitant à une levée partielle du lambeau pour les lésions latérodigitales. Le lambeau en GDR permet d’éviter les dystrophies unguéales survenant dans les abords transunguéaux et un jour excellent sur la lésion. Les patients opérés ainsi ont de très bons résultats fonctionnels, esthétiques et une indolence complète. L’abord avec le lambeau « en gueule de requin » pour les tumeurs glomiques des doigts est prometteur car fiable et reproductible. Cette lésion étant rare, notre étude est faite d’un échantillon restreint. Le recours d’autres chirurgiens à cette technique et des études prospectives multicentriques incluant un nombre plus élevé de malades seraient intéressants pour conforter nos résultats.