Particularités de la maladie de Dupuytren chez les sujets noirs sénégalais (à propos de 20 observations) - 25/11/18
Résumé |
Longtemps considérée comme une maladie exclusivement retrouvée chez le sujet blanc, la maladie de Dupuytren a été très peu étudiée chez les sujets noirs et particulièrement de type africain. Le but de notre travail était d’en étudier les facteurs étiologiques, les aspects cliniques et thérapeutiques chez les sujets noirs sénégalais. Il s’agissait d’une étude rétrospective du 1er janvier 2006 au 30 juin 2017 chez tous les sujets noirs, venus consulter pour une rétraction de l’aponévrose palmaire. Ils étaient 14 hommes et 6 femmes âgés en moyenne de 62 ans (45–75). Les paramètres étudiés étaient les antécédents personnels et familiaux, la profession, les habitus, les aspects cliniques par la classification de Tubiana, les modalités thérapeutiques et l’évolution à court, moyen (entre 2 et 6 ans) et long terme (plus de 6 ans). Nous avons réalisé un traitement conservateur chez 6 patients. Chez les 14 autres, le traitement chirurgical a été effectué. Il était à type d’aponévrotomie (n=4) et d’aponévrectomie (n=10). Les patients n’avaient pas de notion de métissage sur 2 générations antérieures ni de cas similaires dans la famille. Ils étaient diabétiques de type 2 dans 10 cas, tabagiques dans 9 cas. Seize avaient une activité exclusivement manuelle. La consommation d’alcool a été retrouvée chez 9 patients. L’atteinte était bilatérale dans 12 cas. Pour les 8 autres, le côté dominant était trois fois plus atteint soit 6 cas. Nous comptions en tout 32 mains avec 53 rayons atteints. Les stades N, I et III étaient les plus représentés avec respectivement 31, 8 et 6 cas. Les stades II et IV ont été retrouvés au niveau de 4 rayons chacun et concernaient uniquement le 2e rayon pour le stade II et le 5e pour le stade IV. Le résultat fonctionnel à court et moyen terme était très satisfaisant chez les 14 patients opérés avec un test à la table négatif. La maladie de Dupuytren est certes rare chez le sujet noir. Le facteur génétique quasi constant dans les séries du nord n’a pas été retrouvé. Les autres facteurs étiologiques sont le tabagisme, l’alcool, le diabète et le travail manuel. Les formes bénignes sont plus fréquentes tandis que les formes sévères sont exceptionnelles avec une limitation des adhérences à la peau. Les lésions sont stables après le traitement chirurgical à court et moyen termes.
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Vol 37 - N° 6
P. 425 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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