Les traumatismes par blast de l’avant bras et de la main — intérêt du lambeau inguinal pédiculé - 25/11/18
Résumé |
Les plaies de la main par blast sont la conséquence d’un traumatisme brutal à haute énergie, qui se singularise par une grande complexité des lésions, le plus souvent pénétrantes, pluritissulaires, et particulièrement délabrantes. Leur prise en charge en contexte de guerre ou d’attentat est plus complexe du fait de l’accueil dans une structure de soins non adaptée, de l’afflux de blessés graves et du délai de prise en charge. Elles nécessitent une chirurgie de sauvetage en urgence, du fait des risques d’ischémie et d’infection inhérents à ce type d’atteinte. Nous rapportons cinq cas de lésions de la main et de l’avant bras par blast, pris en charge initialement dans des circonstances exceptionnelles, en situation précaire, avant d’être transférée en France en service spécialisé. Les patients ont tous bénéficiés de chirurgies itératives avec reconstruction pluritissulaire, osseuse, parfois vasculaire dont une couverture par lambeau pédiculé inguinal. Le lambeau inguinal a permis d’apporter une couverture stable avec des résultats esthétiques tout à fait satisfaisant. Sur le plan fonctionnel les résultats sont plus difficilement comparable étant donné la disparité des lésions initiales — 3 patients ont nécessité une amputation pluri-digitale dont un pouce. Tous les patients ont été choqué psychologiquement étant donné le contexte de guerre. Le blast entraîne une souffrance locorégionale qui s’étend au-delà des lésions macroscopiquement visibles. Cette souffrance s’explique par l’association de lésions de polycriblage, de syndrome des loges et d’atteintes vasculaires créant un climat d’insécurité tissulaire. La complexité anatomopathologique de ces blessures rend la viabilité des lambeaux locorégionaux incertaines. Le lambeau pédiculé prélevé à distance tel que le lambeau inguinal de Mac Gregor a l’avantage d’être fiable car il est indépendant de l’environnement locorégional. Par ailleurs, il permet de recouvrir une grande perte de substance. Les conflits civils, les attentats terroristes, les bombes artisanales, ou les accidents industriels relèvent de mécanismes lésionnels très voisins. Ainsi tout chirurgien traumatologue est susceptible de prendre en charge une plaie par blast de la main et de l’avant bras. Il s’agit d’une technique qui est toujours d’actualité et qui mérite d’être enseignée au même titre que les techniques microchirurgicales. Cette stratégie doit s’inscrire dans un véritable projet thérapeutique multidisciplinaire qui comprend la réparation des lésions, la reconstruction, la rééducation et la réinsertion socioprofessionnelle.
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Vol 37 - N° 6
P. 428 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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