La position de la langue durant la phonation et la déglutition peut modifier la position des dents et même la croissance des mâchoires.

Déterminer l’association entre la position de la langue chez des sujets présentant une occlusion verticale normale (OVN) et ceux avec béance antérieure (BA).

Cette étude comparative cas–témoin comprenait 132 élèves âgés entre 8 et 16 ans présentant une OVN et 132 témoins présentant une BA. La présence d’une BA a été déterminée cliniquement à l’aide d’une jauge de Boley ; la phonation a été évaluée avec un test de l’articulé et analysée à l’aide d’une table de classification des consonnes espagnoles telles qu’elles sont prononcées en Colombie ; le contact lingual durant la déglutition a été déterminé avec le test de Payne. Les associations ont été établies entre la béance antérieure et la position de la langue lors de la déglutition et durant la phonation (test d’indépendance Chi², test exact de Fisher et test-U de Mann-Whitney, p<0,005). Enfin, un modèle de régression logistique a été utilisé avec la BA comme la variable dépendante.

Des associations positives se sont révélées entre la BA et les comportements linguaux de type : interposition, distorsion, propulsion, protrusion, absence de contact avec les crêtes palatines, ainsi qu’en fonction du type de dentition (p<0,05). D’après le modèle de régression logistique, la propulsion et le contact avec les crêtes palatines ne seraient pas des facteurs de liaison avec la BA (rapport de probabilité, odds ratio [OR]=0,067 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] : 0,009–0,518) et (OR=0,420 ; 0,216–0,818) respectivement. Par contre, la présence d’une distorsion apparaîtrait comme un facteur de risque (OR : 10,751 ; IC 95 % : 5,658–20,427).

La propulsion, l’interposition et la protrusion sont associées à la BA. La propulsion seule et le contact de la langue avec les crêtes palatines se comportent comme des facteurs protecteurs, alors que la présence d’une distorsion linguale agirait comme un facteur de risque.