Facteurs prédictifs de mortalité au cours de la néphropathie lupique - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
L’atteinte rénale présente une manifestation fréquente au cours du lupus érythémateux systémique (LES) (30–60 %). L’apparition d’une néphropathie lupique (NL) est un tournant important et sévère au cours de l’histoire naturelle du LES. La mortalité précoce due à une maladie lupique incontrôlée ou à une insuffisance rénale aiguë est maintenant rare. Pouvoir identifier les facteurs prédisant cette mortalité permettrait d’améliorer le pronostic vital.
Notre objectif était d’étudier les événements de survie globale des patients, dégageant ainsi les facteurs pronostiques de survie chez les patients ayant une NL.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective et pronostique, colligeant les patients suivis pour une néphropathie lupique, dans un service de médecine interne durant la période entre 1997 et 2017.
Nous avons comparé deux groupes : groupe 1 : les patients qui sont restés en vie jusqu’à la dernière consultation ; groupe 2 : ceux qui sont décédés au cours de leurs suivis.
La recherche des facteurs pronostiques de survie a été effectuée en analyse univariée (facteur par facteur) en comparant les courbes de survie selon la méthode Kaplan-Meier.
Résultats |
Sept patients, parmi 70 patients ayant une néphropathie, sont décédés au cours de leurs suivis au décours d’une hospitalisation pour la prise en charge de la néphropathie ou de ses complications. Le taux de décès était de 10 %. La courbe de survie Kaplan-Meier estimait le taux de survie globale de la NL à un, deux, trois, cinq, dix et vingt ans, respectivement 94,3 %, 90,5 %, 88 %, 88 %, 88 % et 88 %. La survie globale diminuait considérablement en fonction du temps durant les premières années d’évolution de la NL et commençait à se stabiliser à partir de 36 mois (3 ans) pour devenir constant à 42 mois (3,5 ans).
L’analyse univariée selon la méthode Kaplan-Meier n’avait pas montré de différence significative concernant le sexe, l’âge du diagnostic du LES ou de la NL, présence de l’HTA, d’un SN, d’une insuffisance rénale initiale et d’une néphropathie proliférative. Les facteurs de mauvais pronostic associés à une mauvaise survie des patients ayant une NL étaient la présence d’une fièvre au moment du diagnostic de la NL (Log Rank=10,5 ; p=0,001), d’une sérite (Log Rank=13,5 ; p<0,001), un taux d’hémoglobine inférieure à 7,8 g/dL (Log Rank=6,69 ; p=0,010) et une albuminémie inférieure à 23,3g/L (Log Rank=5,66 ; p=0,017).
Discussion |
Plusieurs auteurs ont identifié des facteurs de mortalité au cours de la NL tel que les mauvaises conditions socioéconomiques et les ethnies à risque, l’HTA et un indice de chronicité élevée, une protéinurie initiale élevée, une IR initiale et l’absence d’une rémission rénale.
Conclusion |
Les facteurs prédictifs de mortalité au cours de la néphropathie lupique dans notre série était la fièvre, la sérite, une anémie sévère et une hypoalbuminémie. La présence des ces facteurs devrait faire alerter et identifier les patients à risque.
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Vol 39 - N° S2
P. A106 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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