Succès de l’ofatumumab en traitement d’une anémie hémolytique auto-immune associée à un lupus - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
L’anémie hémolytique auto-immune (AHAI) est une atteinte classique du lupus érythémateux systémique (LES). À ce jour, la déplétion lymphocytaire B à l’aide du rituximab–anticorps monoclonal chimérique anti-CD20–est considérée comme le traitement de deuxième intention chez les patients atteints d’AHAI résistante ou réfractaire [1 ]. Les réactions liées à la perfusion de rituximab sont fréquentes, surviennent dans 10 à 15 % des cas [2 ] et peuvent être suffisamment sévère pour contre-indiquer la poursuite du traitement. Ceci justifie le développement de nouveaux composés monoclonaux entièrement humanisés ciblant le lymphocyte BCD20+. Nous rapportons ici l’emploi de l’ofatumumab chez une patiente intolérante au rituximab, présentant une AHAI sévère associée à un LES.
Observation |
Une femme âgée de 49 ans aux antécédents de LES ayant débuté par un syndrome d’Evans avait été traitée efficacement par du rituximab (375mg/m2) en 2003 en raison d’une forte dépendance aux stéroïdes puis d’une inefficacité de l’azathioprine. Cependant, le rituximab avait dû être rapidement interrompu suite à l’apparition d’une forme sévère de maladie sérique dans les suites de la deuxième perfusion et en 2005 une splénectomie permettait de contrôler la thrombopénie. Entre 2007, elle présentera une néphrite lupique de classe IV, traitée par corticostéroïdes à forte dose et mycophénolate mofétil (2g/jour), associés à de l’hydroxychloroquine (400mg/jour), puis par cyclophosphamide (dose cumulée de 7,5g) suivie d’un traitement d’entretien par mycophénolate mofétil (1,5g/jour) à la suite d’une rechute de classe III en 2011.
En 2017, elle consulte en urgence en raison d’une asthénie avec dyspnée et de tachycardie. L’examen physique révèle une grande pâleur liée à une poussée d’AHAI (Hb77g/l; réticulocytes 188 G/l; haptoglobine<0,10g/l; test de Coombs direct positif en IgG G et C3d). Le titre d’anticorps ADN natif (438 UI/ml) était élevé et le complément consommé (C3 0,57g/l [0,81–1,57], C4 0,03g/l [0,13–0,39], CH50 23 %). Malgré une corticothérapie orale à 1mg/kg pendant plusieurs semaines, l’hémolyse était persistante et l’Hb stagnait à 90g/l. Un traitement par ofatumumab a été instauré. La patiente n’a présenté aucun effet indésirable lié à la perfusion, permettant de réaliser 4 cycles complets soit 5 perfusions. Après 2 cycles, le taux d’hémoglobine était à 109g/l, l’haptoglobine et les réticulocytes normaux et dose de prednisone inférieure à 15mg/jour. Plusieurs mois après la perfusion, la prednisone est à 8mg/jour, l’hémoglobine à 115 g/l, sans aucun signe d’hémolyse ou d’activité lupique clinique, même si le Coombs reste positif avec un C3 bas.
Conclusion |
L’ofatumumab, est une IgG1 anti-CD20 entièrement humaine, validé dans la leucémie lymphoïde chronique et ayant montré des résultats prometteurs dans l’AHAI associée à cette maladie [3 ]. Une seule étude rétrospective portant sur 16 patients allergiques au rituximab présentant principalement une néphrite lupique [4 ] et un unique cas d’AHAI associée au LES réfractaire au rituximab, ont été rapportés [5 ]. Notre cas montre que l’ofatumumab peut être une alternative thérapeutique efficace et sans danger pour les patients intolérants au rituximab, présentant un AHAI associé au LES.
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Vol 39 - N° S2
P. A188-A189 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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