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Rôle du médecin généraliste dans la prise en charge du patient sous corticothérapie per os au long cours : enquête de pratiques à propos de 95 cas - 28/11/18

Doi : 10.1016/j.revmed.2018.10.197 
A. Smail 1, , N. Fontaine 1, M. Aubignat 2, C. Brault 3, V. Salle 3, J. Schmidt 4, P. Duhaut 5
1 Médecine interne, CHU Hôpital Nord 80054 Amiens, Amiens 
2 Médecine interne et recif, CHU Amiens-Picardie, Amiens 
3 Médecine interne, CHU Amiens, Amiens cedex 
4 Médecine interne, CHU Amiens-Picardie Site Nord, Amiens 
5 Médecine interne, CHU Amiens Nord, Amiens 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Enquête de pratiques, quantitative, observationnelle et transversale, sous forme de questionnaire, auprès des médecins de la région picarde afin de déterminer comment les médecins généralistes surveillaient sur le plan clinique leurs patients bénéficiant d’une corticothérapie PO au long cours et instauraient des mesures préventives pour lutter contre l’apparition d’effets indésirables.

Patients et méthodes

Le questionnaire se présentait sous la forme de 19 questions dont 18 à choix multiples. L’enquête s’est déroulée sur une durée de deux mois. Nous avons obtenu 95 réponses sur 500 médecins généralistes : 44 réponses pour le groupe G1(urbain),49 réponses pour le groupe G2 (rural). Deux réponses où l’on nous a renvoyé les questionnaires vierges. Les analyses statistiques ont été réalisées à partir du logiciel SAS v.9,4 (test du Chi2 ou test exact de Fisher).

Résultats

Vingt-sept des patients recensés (soit 61,4 %) en milieu urbain avaient plus de 60 ans contre 36 (73,5 %) en milieu rural avec une grande majorité de femmes : 33 (75 %) en urbain et en rural (67,4 %). Pas de différence statistiquement significative. Six groupes d’indications de prescriptions de corticoïdes au long cours, à savoir le « groupe maladies inflammatoires chroniques (MIC) », le « groupe néoplasies », le groupe « post-transplantation d’organe », le groupe des « pathologies respiratoires », celui des « pathologies rhumatologiques » et un groupe « autres pathologies ». Dans 88,6 % (39 parmi les cas recensés en exercice urbain) vs 77,6 % (38 parmi ceux recensés en rural), l’initiateur de la corticothérapie était un autre spécialiste que le médecin généraliste. Les posologies prescrites au long cours, sont inférieures à 0,5mg/kg/j (25/44 en urbain contre 35/49 en rural). Notre étude a mis en évidence une absence de vaccination avant l’initiation de la corticothérapie au long cours chez 35/44 des patients relevant de l’exercice urbain contre 33/49 en rural. La surveillance des paramètres suivants : poids, PA et douleurs osseuses quel que soit le mode d’exercice, est majoritairement mensuelle : respectivement, 31,8 % en urbain vs 34,7 % en rural ; 36,4 % vs 36,7 % et 18,2 % vs 26,5 %. Concernant les œdèmes, l’état cutané, les troubles du sommeil et les règles hygiénodiététiques, la surveillance mensuelle s’échelonne entre 18 et 22 % quel que soit le mode d’exercice. Sur le plan paraclinique, la surveillance des paramètres biologiques usuelle est plus importante en milieu rural, la densitométrie osseuse annuelle en milieu urbain (11,4 %) et tous les 2 ans en milieu rural (30,6 %), et le suivi ophtalmologique est très disparate : annuelle pour 15,9 % des médecins en milieu urbain et 38,8 % en milieu rural. Concernant les IPP et le potassium, ils étaient prescrits par 12/44 des médecins exerçant en urbain vs 20/49 en rural et par 8/44 vs 20/49 respectivement (sans différence statistiquement significative). la supplémentation en calcium et vitamine D était supérieure à 60 %dans les 2 modes d’éxercice.

Dans notre étude, seulement 5 patients en milieu urbain (11,4 %) et 9 en milieu rural (18,4 %) avaient développé un diabète de novo ou une décompensation de ce dernier. Aucune différence statistiquement significative n’avait été mise en évidence entre les deux modes d’exercice (le risque de développer un diabète est multiplié par 2,3 sous GC). Quatre patients en milieu urbain (9 %) vs 7 en rural (14,3 %) avaient développé une ostéoporose cortico-induite, soit 11,8 % de l’effectif total de notre cohorte avec les facteurs de risque suivant : âgé de plus de 60 ans, sexe féminin, posologie7,5mg/j d’équivalent prednisone et pour des duréesà 3 mois. Contre toute attente, aucune complication infectieuse ne nous a été mentionnée. Les hospitalisations concernaient 7 patients pour les médecins ayant une activité libérale urbaine (15,9 %), aucune en milieu urbain. L’hydrocortisone était prescrite, systématiquement quand la posologie en équivalent prednisone était˂à 5–8mg par 4 médecins en urbain (9 %) et par 7 en rural (14,3 %) et après un test au Synacthène® par 6 (13,6 %) vs 7 (14,3 %) respectivement (pas de différence significative sur un plan statistique).

Conclusion

Notre étude a mis en évidence des pratiques très disparates chez les médecins généralistes prenant en charge les patients sous corticothérapie de durée de prescription supérieure à 10jours. Des pratiques mieux encadrées par des recommandations consensuelles seraient souhaitables.

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