Grossesse au cours du lupus érythémateux systémique : Expérience du service de médecine interne de Sfax (Tunisie) - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
Le lupus érythémateux systémique est une maladie auto-immune à prédominance féminine survenant essentiellement chez des malades en période d’activité génitale. La survenue d’une grossesse au cours de l’évolution de la maladie lupique présente un risque ajouté puis qu’elle peut retentir sur l’activité de la maladie et sur le pronostic fœtal. Le but de notre travail est d’évaluer l’impact de la grossesse sur le pronostic maternel et fœtal au cours de cette maladie.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective menée dans le service de médecine interne de Sfax (Tunisie) sur une période de 20 ans (1996–2015). Toutes les patientes répondent aux critères de diagnostic de l’ACR.
Résultats |
Parmi les 225 patientes de notre série, 37 malades ont mené 55 grossesses. L’âge moyen au moment du diagnostic du LES est de 25,2 ans (extrêmes : 11 ans–38 ans).
La grossesse était un facteur déclenchant de la maladie lupique dans 19 cas. Le LES était survenu au cours du premier trimestre de la grossesse dans 1 cas, du deuxième dans 4 cas, du troisième dans 2 cas et en post-partum dans 12 cas.
Au cours de leur suivi, 25 patientes, ont mené 36 grossesses. Le délai de la grossesse par rapport au diagnostic de lupus était en moyenne de 5 ans 9mois (extrêmes : 6mois–13 ans). Le délai de la grossesse par rapport à la dernière poussée de la maladie était de 4 ans. Un SAPL secondaire était présent dans 4 cas (2 cas de SAPL vasculaire et 2 cas de SAPL obstétrical). Une thrombopénie était présente dans 3 cas. Seize malades (64 %) avaient des antécédents de néphropathie lupique. Huit patientes (32 %) avaient déjà été traitées par cyclophosphamide. Une poussée lupique était survenue suite à une grossesse dans 8 cas avec une poussée rénale dans 3 cas, une poussée cutanée dans 2 cas, une poussée hématologique dans 2 cas et une poussée articulaire dans 1 cas. Vingt-deux grossesses (61,1 %), dont 15 étaient planifiées, se sont déroulées sans incidents et sont menées à terme. Des complications fœtales étaient observées dans 10 cas (27,7 %) : fausses couches (4 cas), mort fœtale in utero (3 cas) et accouchement prématuré (3 cas). Une interruption thérapeutique de la grossesse a été décidée dans 4 cas.
Au total, 25 grossesse (69,4 %) ont donné naissance à un enfant vivant et 11 cas (30,6 %) se sont compliquées de perte fœtale.
Conclusion |
La grossesse chez les patientes lupiques est un évènement à risque aussi bien pour la femme que pour l’enfant. Le respect d’une période de rémission de la maladie, la programmation d’une prise en charge multidisciplinaire et l’adaptation du traitement avant la mise en route d’une grossesse sont essentielles afin d’améliorer le pronostic maternel et fœtal.
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Vol 39 - N° S2
P. A230-A231 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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