Étude épidémiologique descriptive française de la leucémie chronique à éosinophiles FIP1L1-PDGFRA + - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
La leucémie chronique à éosinophiles (LCE) associée au gêne de fusion FIP1L1-PDGFRA (F/P+) représente 10 à 20 % des causes de syndromes hyperéosinophiliques. Aucune étude épidémiologique fiable ne permet actuellement d’estimer l’incidence et la prévalence de cette pathologie.
L’objectif de cette étude était d’évaluer l’incidence de la LCE F/P+ en France métropolitaine depuis 2003 et d’étudier les caractéristiques démographiques et biologiques des patients ainsi identifiés.
Matériels et méthodes |
Par le biais du Groupe des Biologistes Moléculaires des Hémopathies Malignes, les vingt laboratoires de biologie moléculaire français réalisant la recherche de réarrangement F/P ont été contactés par courrier électronique dans une étude descriptive rétrospective multicentrique française. Tous les patients ayant eu un test positif (RT-PCR nichée, RQ-PCR PCR et/ou FISH) sur sang circulant et/ou prélèvement médullaire étaient inclus, sans critère d’exclusion. L’âge, le sexe et les données de la numération de formule sanguine au diagnostic étaient recueillis.
Résultats |
Seize laboratoires (taux de réponse : 80 %) ont répondu à l’enquête. Un total de 145 patients (137 hommes, 8 femmes) de 49 ans d’âge moyen (écart type : 16 ans) ont été identifiés, dont 4 cas étaient pédiatriques. Sur 3 laboratoires représentant un total de 6718 demandes, le taux de positivité de la recherche de FI1L1P-PDGFRA était en moyenne de 1,4 %, témoignant d’une sur prescription de ce test moléculaire. Le diagnostic clinique associé à la présence du gène de fusion F/P+, disponible pour 73 patients (50 %), était celui de LCE pour 71 patients et de leucémie aiguë myéloblastique pour 2 patients. L’incidence annuelle de la LCE F/P+ en France depuis 2003 variait de 0,08 à 0,29 (moyenne : 0,15) nouveaux cas par million d’habitants. Les données biologiques étaient disponibles chez 73 patients (50 %). Le taux moyen de polynucléaires éosinophiles au diagnostic était de 11,0 G/L+−9,0 (1,5–46,3). Douze patients (16 %) présentaient une polynucléose neutrophile, pouvant correspondre à un tableau biologique de leucémie myéloïde chronique Ph−. Vingt et un patients (29 %) étaient thrombopéniques, 19 (26 %) étaient anémiques, 9 (12 %) présentaient une monocytose et 16 (22 %) une basocytose.
Conclusion |
La leucémie chronique à éosinophiles FIP1L1-PDGFRA+est une pathologie rare (moins de 200 cas diagnostiqués en France métropolitaine depuis 2003), à nette prédominance masculine avec un profil clinicobiologique évocateur. La recherche du réarrangement FIP1L1-PDGFRA n’a pas lieu d’être effectuée en première intention devant toute hyperéosinophilie inexpliquée.
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Vol 39 - N° S2
P. A51-A52 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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