Identification de facteurs pronostiques de survie rénale et globale dans la maladie des anticorps anti-membrane basale glomérulaire : à partir d’une étude multicentrique française de 119 patients - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
L’objectif de notre étude est de déterminer les facteurs pronostiques de survie globale et rénale dans la maladie des anticorps anti-membrane basale glomérulaire (anti-MBG).
Matériels et méthodes |
Nous avons analysé rétrospectivement les caractéristiques initiales, les modalités thérapeutiques et l’évolution d’une cohorte multicentrique de patients anti-MBG.
Résultats |
119 patients atteints de la maladie des anti-MBG ont été inclus [âge médian 54 ans (extrêmes 5–86), 50 % de femmes, 42 % de patients fumeurs], parmi lesquels 54 % avaient une atteinte rénale exclusive, 6 % une hémorragie alvéolaire isolée et 40 % une atteinte rénale et pulmonaire combinée. Une dialyse initiale a été nécessaire chez 78 % des patients et la ventilation mécanique chez 8 patients ; 82 % des patients ont bénéficié d’échanges plasmatiques (EP), 82 % de cyclophosphamide et 9 % de rituximab. Les ANCA étaient positifs chez 28 % des patients (ANCA+), ces derniers étaient plus âgés (70 vs. 47 ans, p<0,0001), moins fréquemment fumeurs (26 % vs. 54 %, p=0,03) et présentaient moins fréquemment une atteinte pulmonaire que les patients ANCA-. À M3, 46 % des patients étaient en insuffisance rénale chronique terminale (IRCT+). Ceux-ci étaient plus âgés (57 vs. 37 ans, p=0,003) et plus fréquemment des hommes (56 vs. 41 %) que les patients IRCT-. Leur taux de créatininémie au diagnostic était plus élevé (créatininémie 807 vs. 351μmol/L, p<0,0001) et l’examen anatomo-pathologique des biopsies rénales montrait des lésions glomérulaires plus sévères, avec une plus grande proportion de prolifération extra-capillaire (73 vs. 60 % de glomérules) et de rupture capsulaire (89 vs. 55 %) que les patients IRCT-.
La survie globale était de 95 % (IC 95 % : 90–99) à 1 an et de 92 % (86–98) à 3 et 5 ans. Onze (9,2 %) patients sont décédés au cours du suivi, dont trois de cancers. Les facteurs de risque associés au décès étaient l’âge au diagnostic [HR 4,10 par décennie (1,89–8,88) p=0,003], les antécédents médicaux d’hypertension artérielle [HR 19,9 (2,52–157,2) p=0,005] et de dyslipidémie [HR 11,1 (2,72–45) p=0,0008] et la nécessité d’une dialyse initiale (p<0,0001) ou la nécessité d’une ventilation mécanique [HR 5,20 (1,02–26,4) p=0,047]. Le recours aux EP était associé à une meilleure SG [HR 0,29 (0,08–0,98) p=0,046].
Conclusion |
Cette grande cohorte française décrit les facteurs pronostiques de la survie rénale et globale chez les patients anti-MBG.
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Vol 39 - N° S2
P. A61-A62 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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