Incidence, caractéristiques démographiques et prise en charge de l’artérite à cellules géantes (Horton) en France : étude basée sur les données d’Assurance maladie - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
L’artérite à cellules géantes (Horton, ACG) est une vascularite systémique primitive des artères de gros et moyen calibre. L’ACG peut entraîner une perte de vision pouvant atteindre 20 % des patients et nécessite souvent la prescription de glucocorticoïdes (GCs) au long cours. Il existe actuellement peu de données en France sur l’épidémiologie de l’ACG et sur les caractéristiques des patients, l’approche diagnostique et la prise en charge thérapeutique en vie réelle. Les objectifs de cette étude étaient de répondre à ces questions à l’aide des données d’Assurance maladie.
Patients et méthodes |
Étude de cohorte rétrospective sur la base de données EGB (Échantillon Généraliste des Bénéficiaires) qui est un échantillon aléatoire et représentatif à 1 % du système national d’Assurance maladie contenant des données médicales et démographiques anonymes sur les affections de longue durée (ALD), les hospitalisations et les demandes de remboursement des médicaments délivrés en ville. Données recueillies entre le 1/01/2007 et le 31/12/2015. Critères d’inclusion :.
– âge≥50 ans ;
– hospitalisation ou ALD pour ACG (codes CIM-10 : M31,5/6) ;
– ≥4 doses de GCs administrées par os dans les 6 mois autour de la date index.
Date index : date du 1er codage ACG. Les cas étaient considérés incidents si le code ACG était apparu pour la 1ère fois après≥5 ans de suivi. La démographie, les comorbidités, les tests diagnostiques et les traitements ont été analysés. Une séquence de traitement était définie comme le début d’un nouveau médicament ou la reprise du même médicament après un arrêt≥3 mois. La prévalence et l’incidence annuelle ont été calculées en utilisant les personnes enregistrées dans la base comme dénominateur.
Résultats |
Parmi les 752717 personnes enregistrées dans l’EGB, 241 ont rempli nos critères. La prévalence était de 150/100 000 personnes≥50 ans. Environ 24 patients ont été nouvellement diagnostiqués/an avec une incidence annuelle de 7 à 10/100 000 personnes≥50 ans. 72 % des 241 patients étaient des femmes, l’âge moyen était de 77,5 ans (±8,9) et le suivi moyen de 3,7 ans (±2,6). Dans les 12 mois précédant la date index, 74,3 % des patients avaient≥1 code(s) indiquant une HTA, 39,4 % une dépression/insomnie et 33,6 % une ostéoporose. Après la date index, une biopsie de l’artère temporale (BAT) a été faite dans 43,2 % des cas, l’échographie doppler dans 35,3 % et la TEP dans 11,6 % des cas. Parmi les 235 patients (97,5 %) ayant≥1 administration de GCs par voie orale, 84,3 % ont utilisé uniquement des GCs tandis que 15,7 % ont également reçu 1 à 3 médicaments adjuvants. La durée moyenne de la 1ère séquence de GCs était de 17,2 mois (±16,5). 40,4 % ont eu une 2ème séquence pendant une durée de 6,7 mois (±8,1) pour GCs seul ou 12,2 mois (±8,8) pour les GCs+agents adjuvants. L’agent adjuvant le plus couramment prescrit était le MTX (12 %). L’utilisation d’autres médicaments adjuvants était marginale.
Conclusion |
Ces données en vie réelle montrent une incidence d’ACG en France de 7–10/100 000 personnes≥50 ans, que la plupart des patients sont traités avec des GCs seuls alors que les adjuvants, principalement le MTX, sont administrés à 15 % des patients. L’utilisation de BAT chez seulement la moitié des patients pourrait refléter une évolution vers une utilisation croissante des techniques d’imagerie pour le diagnostic.
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Vol 39 - N° S2
P. A63-A64 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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