FDG PET/CT dans les fièvres prolongées inexpliquées : un examen de première ligne ? - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
Les fièvres prolongées inexpliquées (FPI) restent un défi diagnostique majeur en médecine interne. En apportant des informations morphologiques et fonctionnelles de manière non invasive, l’avènement du FDG PET/CT en a modifié la démarche diagnostique. L’objectif de notre étude était d’évaluer la contribution diagnostique du FDG PET/CT, d’en déterminer la place au sein de la démarche diagnostique de la FPI et d’identifier des facteurs clinicobiologiques prédictifs d’une meilleure rentabilité.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective d’usage du FDG PET/CT dans l’indication FPI, en analysant les données des patients adultes ayant réalisé un FDG PET/CT entre avril 2012 et décembre 2017 au CHU de Montpellier dans l’indication FPI. Les caractéristiques clinicobiologiques des patients ainsi que les examens paracliniques effectués avant et après le FDG PET/CT étaient relevés. Les FDG PET/CT qui mettaient en évidence une anomalie en lien avec le diagnostic final étaient jugés contributifs.
Résultats 44 patients présentant une FPI ont été inclus. L’âge médian était de 60 ans. La durée médiane d’hospitalisation avant le FDG PET/CT était de 13jours. Pour 70 % des patients, un diagnostic était posé à l’issue des explorations. On retrouvait une maladie inflammatoire non infectieuse pour 39 % des patients (dont 6 cas d’artérite à cellules géantes et 3 cas de maladie de Still), une pathologie infectieuse pour 20 %, une néoplasie pour 7 %. Le FDG PET/CT était jugé contributif au diagnostic chez 44 % des patients, sa sensibilité évaluée à 85 % et sa spécificité à 37 %. Pour un total de 135 examens d’imagerie, d’endoscopie ou prélèvements histologiques différents réalisés avant le FDG PET/CT, le nombre médian d’examens paracliniques réalisés était de 3, les plus couramment effectués étant le scanner (93 %) principalement thoraco-abdomino-pelvien (TAP, 77 %) et l’échocardiographie transthoracique (ETT, 59 %). Avoir eu un FDG PET/CT ne réduisait pas le nombre d’examens complémentaires effectués après. Pour un total de 108 examens réalisés après le FDG PET/CT, le nombre médian d’examens paracliniques était de 2, les plus couramment effectués étant les prélèvements histologiques (BAT) et l’IRM. Sur 51 prélèvements histologiques réalisés après le FDG PET/CT, 35 % ont été directement guidés par les résultats du FDG PET/CT parmi lesquels seulement 22 % ont été contributifs. Parmi les prélèvements non contributifs guidés par le FDG PET/CT, 42 % étaient des biopsies digestives. Ces résultats suggèrent de réserver l’endoscopie digestive aux seuls cas d’hyperfixations digestives focales intenses suspectes. Le FDG PET/CT était retrouvé supérieur au TAP chez 32 % des patients ayant bénéficié des 2 examens. Aucun facteur clinique ou biologique n’était associé à la présence d’un diagnostic final. En revanche, chez les patients pour lesquels le FDG PET/CT était contributif, le taux d’hémoglobine était significativement plus bas (OR.0,41, 95 %CI [0,20–0,87], p=0,019) en analyse multivariée. Le taux de CRP n’était pas associé à l’intérêt diagnostique du FDG PET/CT.
Discussion |
Notre étude confirme la rentabilité diagnostique du FDG PET/CT [1 ] et son utilisation de plus en plus précoce en routine dans un groupe homogène de patients FPI représentatif de la pratique clinique. Son accessibilité croissante, son caractère non invasif et sa meilleure contribution diagnostique que le scanner TAP pourraient en faire un examen de première ligne. Comme cela avait été rapporté Crouzet et al. [2 ], la présence d’une anémie, et non d’une élévation de la CRP [3 ], était associée à une meilleure rentabilité du FDG PET/CT.
Conclusion |
L’importance de la contribution diagnostique du FDG PET/CT, examen non invasif et d’accessibilité croissante, suggère d’en faire un examen de première intention dans l’algorithme diagnostique de la FPI.
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Vol 39 - N° S2
P. A83-A84 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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