Les besoins fondamentaux qui permettent à l'être humain de subsister ont été décrits depuis de nombreuses années par Abraham Maslow ou Virginie Henderson. L'alimentation en fait naturellement partie. Lorsque cette capacité fait défaut, on se rend compte, très rapidement, de l'impact de cette fonction sur notre équilibre physique. Une insuffisance d'apports peut être rapidement compensée par une alimentation artificielle, mais malheureusement cette solution ne peut combler le déficit engendré au niveau du plaisir, de la qualité de vie et des contacts sociaux liés au partage d'un repas en famille ou entre amis. C'est pourquoi des professionnels de la santé se spécialisent depuis de nombreuses années dans cette approche des troubles regroupés sous le terme de « dysphagie » et dont la prévalence ne fait que s'accroître en raison du vieillissement de la population, de l'amélioration des conditions de vie et des progrès de la médecine qui permettent de survivre malgré certains déficits parfois importants ou le cumul de plusieurs lésions. Les démarches actuelles visent à une reconnaissance et à une validation scientifique des approches proposées. Le terme de « deglutologist », traduit en « déglutologue » a fait son apparition dans la littérature anglaise pour montrer la singularité des compétences attendues de ces professionnels qui sont, à l'origine, des (masseurs) kinésithérapeutes, des orthophonistes (logopèdes - logopédistes) ou des ergothérapeutes, selon les habitudes du pays. Cet article propose un état des lieux de l'approche du patient dysphagique et son évolution importante ces dernières années, notamment en fonction du développement des connaissances dans le domaine.