Difficultés de la prise en charge des patients atteints de bronchopneumopathie obstructive chronique avec dilatations des bronches ? - 29/12/18
Résumé |
Introduction |
Le recours à la tomodensitométrie thoracique au cours du suivi des malades atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) a permis d’identifier plusieurs sous-groupes appelés également des phénotypes. L’association des dilatations des bronches (DDB) à la BPCO est assez fréquente et semble influencer l’évolution de la maladie avec un pronostic plus réservé.
But de l’étude |
Décrire le profil clinique des patients ayant une association BPCO et DDB au cours d’une exacerbation ainsi qu’à l’état stable.
Méthodes |
Étude rétrospective des dossiers de 35 patients suivis au service de pneumologie 4 de l’hôpital Abderrahmane Mami de l’Ariana. Le diagnostic de la BPCO a été posé sur les données cliniques et de la spirométrie (le rapport VEMS/CVF postβ2<70 %). Une TDM thoracique a été également demandée pour tous les malades confirmant la présence des DDB, leur type et leur étendue.
Résultats |
Tous les malades étaient de sexe masculin, avec un âge moyen de 68 ans et une consommation moyenne de tabac à 61,18 PA. La durée moyenne d’évolution de la BPCO était de 7 ans et celle des DDB était de 5 ans. Dans 76,9 % des cas, la BPCO était classée groupe D avec une obstruction sévère Gold 3 (36,4 %) ou Gold 4 (60,6 %) et un VEMS moyen de 900mL. Dans 76,5 % des cas, les patients avaient plus de 2 exacerbations/an avec une dyspnée à l’état de base mMRC≥2 dans 85,3 % des cas. Dans la majorité des cas, l’exacerbation de la BPCO était sévère (69,7 %) et 32,4 % des patients ont nécessité un transfert en réanimation médicale. Un germe résistant tel que Pseudomonas aeruginosa a été isolé chez 41,2 % des patients au cours des exacerbations. Le recours à la ventilation non invasive a été indiqué dans 23,5 % des cas. Parmi tous les malades, 47,1 % étaient insuffisants respiratoires chroniques (IRC) sous oxygénothérapie à domicile et 71,4 % avaient un cœur pulmonaire chronique. Le délai moyen entre le diagnostic et l’évolution vers l’IRC était de 3,27 ans. À la gazométrie artérielle à l’état de base, nous avons retrouvé une hypercapnie (paCO2>45mmHg) dans 36,4 % des cas.
Conclusion |
Cette étude souligne les particularités cliniques et fonctionnelles des patients présentant une association entre BPCO et DDB à l’état de base et au cours des exacerbations aiguës. En effet, ce phénotype particulier semble avoir un plus mauvais pronostic avec une évolution rapide vers l’IRC. Une reconnaissance précoce de ces malades est utile pour une optimisation thérapeutique et un suivi rapproché.
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Vol 36 - N° S
P. A108 - janvier 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.