Évaluation de la VNI préopératoire en chirurgie thoracique carcinologique, étude randomisée contrôlée PREOVNI-GFPC 12,01 - 29/12/18
Résumé |
Introduction |
La chirurgie thoracique est le traitement de référence des formes localisées de cancer bronchique (stade I/II). Elle reste gravée d’une morbi-mortalité importante. La ventilation non invasive (VNI) est une technique qui semble montrer dans des essais préliminaires un bénéfice sur les paramètres fonctionnels respiratoires et sur le taux de complications postopératoires. Un essai randomisé contrôlé français (POPVNI) n’a pas permis de montrer de réduction du taux d’évènements respiratoires postopératoires grâce à la VNI postopératoire. Une étude préliminaire française conduite en 2007 semblait montrer un bénéfice de la VNI préopératoire sur les paramètres fonctionnels et gazométriques le jour de la chirurgie. L’objectif de l’étude PREOVNI est d’évaluer l’intérêt de la VNI préopératoire sur le risque de complications postopératoires.
Méthodes |
Essai randomisé contrôlé multicentrique au sein de 19 centres français. Critères d’inclusion : patients majeurs, devant bénéficier d’une chirurgie de résection pulmonaire pour cancer bronchique ou suspicion et porteur d’une comorbidité (BPCO≥2, insuffisance cardiaque, obésité). Critères d’exclusion : pneumonectomie programmée. Déroulement : VNI mise en place à l’hôpital puis réalisée à domicile, au moins 6h/jour par BPAP (paramètres au choix de l’investigateur). Modèle : Resmed© VPAP 5. Durée : 7jours minimum. Recueil des complications postopératoires le jour de la sortie et à 1 mois. CPJ : taux de complactions dans le mois suivant la chirurgie parmi les suivantes : pneumopathies, insuffisances respiratoires aiguës, insuffisances cardiaques aiguës, AC/FA, mortalité.
Résultats |
Trois cents patients inclus, 297 analysés. Les groupes étaient comparables avec cependant un taux plus élevé de thoracoscopies dans le bras sans VNI (p=0,013). Aucune différence n’était mise en évidence sur le taux de complications postopératoire (44,6 % sans VNI versus 42,8 % avec VNI, p=0,75). On retrouvait néanmoins une tendance à une diminution du taux de pneumopathies postopératoires avec la VNI (37,7 % versus 28,0 %, p=0,08). L’observance était bonne avec 9,8jours moyens d’utilisation et 6,9h par jour. La tolérance était excellente.
Conclusion |
Dans cet essai la VNI préopératoire n’a pas permis de diminuer le taux de complications postopératoires. Ce traitement pourrait s’intégrer dans une prise en charge plus globale associant la réhabilitation respiratoire et ceci doit faire l’objet de futures études.
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Vol 36 - N° S
P. A16-A17 - janvier 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.