La tuberculose pulmonaire constitue une source de morbidité et de mortalité élevées notamment chez les sujets âgés. La gravité de la maladie s’explique surtout par la fréquence des comorbidités, souvent plus élevée que le sujet jeune.

Étude rétrospective comparative portant sur deux groupes de patients ; groupe 1 (âge>65 ans, G1) et groupe 2 (âge<65 ans, G2), hospitalisés pour tuberculose pulmonaire au service de pneumologie à l’Hôpital régional de Médenine durant la période 2013–2018.

L’étude avait porté sur 165 cas de tuberculose pulmonaire dont 25,4 % des cas (n=44) de sujets âgés (36 hommes et 8 femmes) et 73,3 % (n=121) de sujets jeunes (76 hommes et 45 femmes). Le diabète et l’insuffisance rénale étaient des facteurs favorisants plus marqués chez les sujets âgés. Le délai diagnostique était de 37jours±16 dans le groupe 1 versus 26jours±4 dans le groupe 2 (p=0,034). Les signes d’imprégnation tuberculeuse n’étaient présents que dans 31,8 % des cas dans le groupe 1 contre 85,9 % dans le groupe 2 (p=0,023). L’atteinte était bilatérale dans 63,6 % des cas chez les sujets âgés, dominée par les infiltrats dans 47,7 % des cas. La preuve bactériologique était portée sur l’examen direct des crachats dans la majorité des cas dans les deux groupes. Le recours à la fibroscopie bronchique était plus fréquent chez les sujets âgés, indiquée dans 9 cas. Le protocole 2HRZE/4HR était prescrit dans 75 % et 83,4 % des cas, respectivement dans le groupe 1 et 2. La durée du séjour hospitalier variait entre 13 et 31jours avec une moyenne de 19jours±7 chez les sujets âgés versus 10jours±5 dans le groupe 2 (p=0,042). L’évolution était fatale chez 3 patients du groupe 1, dont 2 cas liés à une altération profonde de l’état général.

La tuberculose pulmonaire chez les sujets âgés reste grevée d’une mortalité élevée, estimée à 6,8 % dans notre série. Cette mortalité semble être liée au retard diagnostique, l’importance des lésions pulmonaires initiales et à la fréquence des comorbidités.