Parmi les causes majeures d’exacerbation et de non-contrôle de l’asthme est le tabac. Les asthmatiques fumeurs ou anciens fumeurs représentent 40 % des patients asthmatiques. Cette population a une qualité de vie moins bonne par rapport au reste des patients asthmatiques.

Nous avons mené une étude rétrospective au centre de consultation d’allergologie de l’hôpital 20 août 1953 de Casablanca allant de janvier 2014 à avril 2018. Cent quarante-six dossiers de patients asthmatiques ont été colligés, répartis en 2 groupes, le groupe 1 comprenait 46 fumeurs, le groupe 2 comprenait 100 non-fumeurs.

Les asthmatiques fumeurs représentaient 31 % de l’ensemble de nos patients. L’âge moyen était de 41 ans dans le groupe 1 versus 30 ans dans le groupe 2, dominés par le sexe masculin (90 %). Les exacerbations sévères étaient plus fréquentes dans le groupe 1. Le contrôle était mauvais dans 93 % des cas dans le groupe 1, 7 % des patients du groupes 1 étaient contrôlés versus 40 % du groupe 2 (p=0,001), aucun patient du groupe 1 n’avait un contrôle total sur son asthme contrairement au groupe 2 avec un contrôle total de 26 % chez ces patients non fumeurs. Le VEMS/CVF était en moyenne de 51 % dans le groupe 1 et de 65 % dans le groupe 2. Les patients du groupe 1 étaient tous sous corticothérapie inhalée associée aux bronchodilatateurs de longue durée d’action. 60 % des patients du groupe 2 étaient sous corticothérapie inhalée associée aux bronchodilatateurs de longue durée d’action et 15 % sous corticothérapie inhalée seule.

Le contrôle de l’asthme chez le fumeur semble plus difficile que celui du non-fumeur, le tabac entretient l’inflammation bronchique et diminue l’efficacité de la corticothérapie, d’où l’importance du sevrage tabagique chez les asthmatiques.