Efficacité des inhibiteurs de checkpoint immunitaire dans le carcinome sarcomatoïde du poumon : données issues d’une cohorte française multicentrique - 29/12/18
Résumé |
Introduction |
Les inhibiteurs de checkpoint immunitaire (ICI) ont permis une nette amélioration du pronostic dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC). Des données préalables ont montré que l’expression de PD-L1 et l’infiltrat immunitaire étaient élevés dans les carcinomes sarcomatoïdes (CS), un type histologique rare associé à un mauvais pronostic. Cette étude vise donc à évaluer de manière rétrospective l’efficacité des ICI dans le CS.
Méthodes |
Tous les patients consécutifs avec un diagnostic confirmé (relecture centralisée) de CS de stades III/IV et ayant reçu au moins une dose d’ICI entre 2011 et 2017 ont été inclus. L’expression de PD-L1 était positive lorsqu’elle était supérieure à 1 %.
Résultats |
Quarante-deux centres ont participé, et 27 ont inclus 39 patients. Au diagnostic, les patients étaient principalement des hommes (81 %), fumeurs actifs (41 %) ou sevrés (53,8 %), d’âge médian 63,2 ans [36,8–84,6]. Le PS était de 0–1 pour 71,8 % des patients. Une analyse moléculaire a été réalisée sur 16 tumeurs (48,8 %) : 38,7 % mutées KRAS, 7,7 % mutées MET exon 14 et 2,6 % mutées EGFR. La quasi-totalité des patients (94,9 %) ont reçu une chimiothérapie à base de platine avant l’ICI, qui était administré en 1e/2e/≥3e lignes dans respectivement 5,1 %/51,3 %/43,6 %. Les patients ont reçu du nivolumab (87,2 %), pembrolizumab (7,7 %) ou atézolizumab (5,1 %) (durée médiane : 4,5 mois [0,5–24]). Le taux de réponse objective (TRO) était de 38,5 %, le taux de contrôle de la maladie (TCM) de 61,6 % et le taux de progression de 30,8 %. La principale raison d’arrêt du traitement était la progression (69,2 %), avec une médiane de survie sans progression (SSP) de 4,6 mois [0,3–24,1] et un taux de SSP à 1 an de 10,3 % (4/39). Cinq patients (12,8 %) sont décédés avant la 1e évaluation (médiane : 0,6 mois [0,26–1,51]). La survie médiane était de 20 mois [1,7–61,7]. Dix-huit patients (46,1 %) ont reçu un traitement après l’ICI (chimiothérapie (n=15) ou ITK (n=3)) avec 55,5 % de progressions, 27,8 % de stabilisations et pas de réponse partielle. Le statut PD-L1 a été évalué dans 18 tumeurs (46,1 %). Les TRO et TCM étaient respectivement de 53,3 % (8/15) et 66,7 % (10/15) chez les PD-L1+, et 33,3 % (1/3) pour les 2 critères chez les PD-L1−. Il n’y avait pas de différences en termes de réponse et de survie en fonction du statut KRAS.
Conclusion |
Les patients atteints de CS pourraient donc bénéficier d’un ICI. Nous collectons actuellement les échantillons tumoraux pour évaluer la corrélation entre la réponse et le statut PD-L1.
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Vol 36 - N° S
P. A19-A20 - janvier 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.