Le cyprès est un arbre de la famille des cupressacées. Au Maroc, le cyprès est fréquent. Cette allergie constitue un des rares cas de pollinose hivernale souvent confondue avec les rhinites virales de la saison. Son incidence est en augmentation constante. En effet, son pollen a un pouvoir allergisant très élevé responsable surtout de rhino-conjonctivite. Le but de notre travail était d’étudier la prévalence de la sensibilisation au cyprès chez les patients ayant une allergie respiratoire à Casablanca.

L’étude est une analyse descriptive étalée sur une période allant de janvier 2010 à avril 2016. Notre étude a concerné 552 patients.

La prévalence de la sensibilisation au cyprès est de 8,2 % (45 patients). La moyenne d’âge de nos patients était de 32,5 ans. Quatre patients (8,8 %) ont rapporté la présence de cyprès dans leur entourage et 24,4 % (7 patients) ont rapporté l’apparition des symptômes en période de pollinisation (décembre et février). Cinq patients (11,1 %) ont rapporté des symptômes perannuels avec des exacerbations en janvier–février. La symptomatologie était perannuelle chez 18 patients (40 %). Deux cas de rhinite isolée ont été isolés (4,4 %). La conjonctivite était associée dans 17 cas (83,11 %). L’asthme était non contrôlé dans 46 % des cas et partiellement contrôlé dans les autres cas. La rhinite était persistante modérée à sévère dans 37,8 % des cas, persistante légère dans 21,8 % et intermittente légère dans 11,2 %. L’interrogatoire a révélé 3 cas d’allergie alimentaire aux poissons. Un cas de monosensibilisation au pollen du cyprès a été rapporté. Les tests cutanés allergologiques étaient positifs à d’autres allergènes dans tous les cas essentiellement aux acariens dans 56,8 %. Les pollens d’olivier dans et de mimosa étaient les plus fréquemment associés (37,5 % des cas chacun). C’est une cause importante de morbidité dans les régions méditerranéennes.

L’augmentation de la prévalence de la sensibilisation cutanée au cyprès et la sévérité de ses manifestations cliniques justifient son inclusion systématique dans la batterie standard des tests allergologiques. La prise en charge thérapeutique repose sur les mesures d’éviction allergénique et sur le traitement symptomatique. L’immunothérapie allergénique reste le seul traitement à visée étiologique en allergologie.