Tout séjour en zone endémique impose une prophylaxie. La méfloquine est un dérivé de la quinine, commercialisée depuis 1970, elle est utilisée dans le traitement et la prophylaxie du paludisme pour les formes résistantes à la chloroquine. C’est un schizonticide agissant sur les formes intra-érythrocytaires des différents Plasmodium spp. L’objectif de notre travail est d’évaluer la survenue des effets indésirables lors de la chimioprophylaxie antipaludéenne au niveau du contingent marocain en République Démocratique du Congo (RDC).

L’enquête de type transversal, concerne les militaires du contingent marocain en RDC. Elle est réalisée via un questionnaire rempli par une équipe médicale pluridisciplinaire en interrogeant les sujets dans tous les sites et les postes avancés militaires accessibles pendant la période de l’étude.

L’étude portait sur 546 sujets militaires masculins. Deux cent trente-deux réactions indésirables ont été décrites : neuropsychiatrique (anxiété, irritabilité, étourdissements [n=142]), digestive (anorexie, diarrhée, nausée [n=63]), cardiovasculaire (tachycardie, palpitations, précordialgie [n=8]), musculosquelettique (arthralgie, crampes [n=9]), cutané (rougeur, purpura [n=3]) et autres (n=7). Aucune réaction indésirable « inattendue » ou « grave » n’a été signalée. L’imputabilité a été établie pour tous les cas d’effets indésirables (232 cas). Elle a été cotée « douteuse » (I1) pour 183 cas (78,87 %), « plausible » (I2) pour 46 cas (19,82 %) et « vraisemblable » (I3) dans trois cas (1,29 %). Les enquêtés ayant des fonctions médicales et paramédicales déclarent plus d’effets indésirables.

Lors de notre étude, la méfloquine a provoqué des effets indésirables chez 1/3 des sujets la recevant. La plupart des effets indésirables sont de nature neuropsychiatrique ; aucun cas d’effet indésirable « grave » n’a été relevé ce qui renforce l’intérêt de son utilisation en curatif et en préventif même pendant des traitements de prophylaxie de longue durée, sous réserve du respect des précautions d’emploi et des contre-indications notamment neuropsychiatriques.

Mefloquine is used in the treatment and prophylaxis of malaria for chloroquine resistant forms. It's a schizonticide on the intra-erythrocytic forms of the different Plasmodium spp. The objective of our work is to estimate the relative frequency of reported adverse drug reactions during the malaria chemoprophylactic period of the Moroccan contingent in Democratic Republic of Congo (DRC).

The transversal survey involved all military personnel of the Moroccan contingent and was carried out using a questionnaire to be filled out by a multidisciplinary medical team. It was performed in all the military sites and the advanced posts accessible during the period of the study.

The study involved 546 male military subjects. Two hundred and thirty two adverse drug reactions were described: neuropsychiatric (anxiety, irritability, dizziness [n=142]), digestive (anorexia, diarrhea, nausea [n=63]), cardiovascular (tachycardia, palpitation, precordialgia [n=8]), musculoskeletal (arthralgia, cramps [n=9]), cutaneous (redness, purpura) [n=3]), and other (n=7). No “unexpected” or “serious” adverse drug reaction was reported. The causality assessment score was determined for all those reporting adverse events (232 cases). It was rated “doubtful” (I1) for 183 cases (78.87%), “possible” (I2) for 46 cases (19.82%) and “likely” (I3) in 3 cases (1.29%). More adverse drug reactions were reported by subjects having medical and paramedical functions.

During our study, mefloquine induced adverse drug reactions in a 1/3 of the treated subjects. Most of the adverse drug reactions were neuropsychiatric. No “serious” adverse drug reactions were reported underlying the interest of its use, even for long-term chemoprophylaxis, if contraindications and precautions for use are observed.