Hépatites aiguës induites par les immunothérapies anti-tumorales (HAII) : aspects cliniques et prise en charge - 15/01/19
au nom de PATIO
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Résumé |
Introduction |
Les HAII représentent de 1 à 18 % des patients traités, selon l’immunothérapie instaurée. Le but de cette étude est de caractériser le profil clinique, biologique et anatomopathologique de cette toxicité, et d’évaluer l’impact d’une corticothérapie sur son évolution ainsi que sur la survie.
Patients et méthodes |
Nous avons colligé rétrospectivement les cas d’HAII de grade≥3 (critères CTCAE 4.03) sous immunothérapie (anti-CTLA-4, anti-PD-1 ou leur combinaison) pour le traitement d’un mélanome, à l’hôpital Saint-Louis. Les caractéristiques cliniques, biologiques, anatomopathologiques des patients et les données relatives à leur prise en charge ont été recueillies. Deux groupes ont été identifiés et comparés : les patients ayant reçu une corticothérapie systémique>10mg/jour (CTC) et ceux n’en ayant pas reçu (non CTC). Une analyse de survie a été réalisée afin d’évaluer le délai de la résolution de l’hépatite (retour à un grade≤1) et la survie à partir de la date de début de la toxicité (≥grade 1) entre les deux groupes.
Résultats |
Entre avril 2012 et décembre 2017, 86 patients ont été traités par ipilimumab, 227 par anti PD-1 et 26 par leur combinaison pour un mélanome avancé. Une HAII de grade≥3 a été observée chez 7 (8 %), 4 (1,7 %) et 10 (38 %) patients, respectivement (n=21). Les groupes CTC et non CTC comprenaient 13 (62 %) et 8 patients (38 %), respectivement. Le délai de résolution médian de la toxicité hépatique était de 49jours dans le groupe CTC et de 24jours dans le groupe non CTC (test du Log-Rank : p=0,62). La durée médiane de traitement a été de 1,8 mois dans le groupe traité. L’évolution a été favorable pour 20 patients. La survie à 24 mois était de 56 % dans le groupe CTC et de 54 % dans le groupe non CTC (test du Log-Rank : p=0,83). Les patients étaient plus graves en termes de taux de transaminases (p=0,002), de bilirubine (p=0,008) et de valeur de TP (p=0,035) dans le groupe CTC comparativement au groupe non CTC. Chez 8 patients, une immunothérapie a été réintroduite sans récidive de toxicité hépatique.
Discussion |
La corticothérapie n’a pas été nécessaire pour certains cas d’HAII de grade≥3. Son introduction a été justifiée devant une HAII plus sévère, principalement sur les critères de bilirubine et de TP. Cependant, la corticothérapie n’a pas impacté le pronostic et la survie des patients. Notre hypothèse est que la gravité de la toxicité était associée à une restauration de la réponse immunitaire T plus importante permettant un bon contrôle tumoral. Nous proposons un arbre décisionnel pour la prise en charge (Annexe A).
Conclusion |
La corticothérapie ne doit pas être systématiquement introduite en cas de toxicité hépatique de grade≥3. La corticothérapie n’impactait pas l’efficacité thérapeutique en cas d’hépatite sévère. Une réintroduction de l’immunothérapie semble possible après résolution de l’hépatite.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hépatites, Immunothérapie, Mélanome métastatique
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.101. |
Vol 145 - N° 12S
P. S102-S103 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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