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Capillaroscopie au cours du lupus avec lésions digitales - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.126 
J.-B. Monfort , F. Chasset, C. Francès, A. Barbaud, P. Senet
 Dermatologie, allergologie et médecine vasculaire, hôpital Tenon, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les atteintes cutanées digitales du lupus (LE) sont parfois difficiles à différencier des lésions digitales des autres connectivites, et notamment de la dermatomyosite (DM) et des connectivites mixtes. La capillaroscopie est une aide au diagnostic différentiel puisqu’un paysage sclérodermique est rapporté dans 50 à 80 % des DM et connectivites mixtes, et seulement 6 à 12 % des LE. Cependant, les études capillaroscopiques au cours du LE décrivent très peu les malades et quasiment jamais une éventuelle atteinte cutanée. L’objectif de cette étude était de comparer la capillaroscopie des patients atteints de LE présentant ou non des lésions digitales, puis d’identifier les caractéristiques cliniques ou biologiques associées à un paysage sclérodermique chez ces patients.

Patients et méthodes

Il s’agissait d’une étude prospective, incluant consécutivement tous les patients atteints d’un LE systémique et/ou cutané vus en consultation entre mars 2017 et avril 2018. Les patients avec connectivite mixte n’étaient pas inclus. Une capillaroscopie était réalisée et les caractéristiques cliniques, biologiques et capillaroscopiques étaient notées sur un dossier type. Les facteurs associés à la présence d’un paysage sclérodermique chez les patients lupiques ont été identifiés par une analyse multivariée par régression logistique.

Résultats

Cinquante et un patients étaient inclus : 44 femmes (86 %) et 7 hommes (14 %). Dix sept présentaient des lésions digitales : 14 des lésions de LE discoïde, et 3 des lupus engelures. La capillaroscopie était normale ou non spécifique dans 88 % des cas. Un paysage sclérodermique était observé chez 30 % (5/17) des patients avec lésions digitales, contre 3 % (1/34) chez les patients sans lésion digitale. En analyse multivariée, la présence d’un paysage sclérodermique était significativement associé à la présence de lésions digitales (83,3 % vs 26,7 %, OR 13,75 [1,45–130], p=0,01) et de lésions érosives (33,3 % vs 0 %, p=0,002), mais pas au type de LE ou à la présence d’un phénomène de Raynaud.

Discussion

Dans notre étude la capillaroscopie est normale ou non spécifique dans plus de 80 % des LE, en accord avec la littérature. Cependant, en cas de lésions digitales, un paysage sclérodermique, associé fortement à la sclérodermie, aux DM et aux connectivites mixtes, est fréquemment trouvé. Dans ce cas, la capillaroscopie ne semble pas un bon outil pour faire le diagnostic différentiel entre des lésions digitales de LE et d’autres connectivites. En cas de paysage sclérodermique au cours d’un LE, le risque de lésions digitales semble augmenté.

Conclusion

La présence de lésions digitales au cours du lupus est associée à un paysage sclérodermique à la capillaroscopie dans 30 % des cas dans notre étude, ce qui n’est pas rapporté dans la littérature. Ceci est un élément important à considérer lors de la démarche diagnostique au cours des connectivites particulièrement en cas de lésions digitales.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Capillaroscopie, Lupus érythémateux cutané, Phénomène de Raynaud


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.126.


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Vol 145 - N° 12S

P. S117 - décembre 2018 Retour au numéro
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