Traitement des carcinomes de Merkel inopérables et/ou métastatiques par analogue de la somatostatine. Étude nationale multicentrique mono-bras de phase II - 15/01/19
Groupe de cancérologie cutanée de la SFD
Résumé |
Introduction |
Le carcinome à cellules de Merkel (CCM) est un carcinome neuroendocrine de la peau rare mais très agressif. Cette tumeur a un fort potentiel métastatique et répond peu aux chimiothérapies avec un taux de survie à 5 ans inférieur à 50 %. Comme les autres tumeurs neuroendocrines, le CCM peut exprimer des récepteurs à la somatostatine et à la dopamine. Les analogues de la somatostatine peuvent inhiber la croissance tumorale et nous avons proposé dans cette étude nationale multicentrique d’évaluer l’efficacité du lanréotide dans les CCM non opérables et/ou métastatiques.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude multicentrique prospective nationale de phase II (tous les centres appartiennent au « Groupe de cancérologie cutanée de la Société française de dermatologie »). Cette étude mono-bras a eu pour objectif principal d’évaluer la réponse globale au lanréotide selon les critères Recist 1.1 à 12 semaines. Le traitement par lanréotide (Somatuline LP 120* mg injectée en sous-cutané tous les 28jours) a été fourni par le laboratoire IPSEN Pharma.
Résultats |
Trente-cinq patients ont été inclus dans 18 centres. Les caractéristiques principales de la population sont les suivantes : âge moyen 77,9±8 ans dont 65,7 % des patients (23) sont de sexe masculin, présentant à l’inclusion une médiane des LDH à 344UI/L et 79,4 % des patients (27) ayant un ECOG 0 ou 1. À l’inclusion, 31 patients présentaient une évolution métastatique à distance de leur CCM (5 patients avec un seul site atteint, 13 patients avec 2 sites atteints, 5 patients avec 3 et 4 sites atteints et 3 patients avec au moins 5 sites atteints), les 4 autres présentaient une évolution métastatique locorégionale de leur CCM. Quatorze patients ont été sortis d’étude prématurément, l’évaluation tumorale à 3 mois a montré une progression significative chez15 patients et une stabilité chez 6 avec seulement 7 patients qui ont bénéficié du traitement pendant une durée d’au moins 6 mois.
Le seuil prédéfini de 20 % des patients répondant au traitement et de 40 % de succès à 3 mois n’étant pas atteint, le traitement par lanréotide est considéré comme inefficace.
Conclusion |
Notre étude montre que contrairement à d’autres tumeurs neuroendocrines, le traitement par les analogues de la somatostatine n’est pas efficace dans le MCC. Les résultats récents obtenus avec l’immunothérapie par antiPD1 apparaissent beaucoup plus prometteurs et c’est une option thérapeutique à privilégier pour ces patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carcinome de Merkel, Somatostatine
Plan
Vol 145 - N° 12S
P. S126 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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