La pathologie de la région anale englobe les affections de la marge anale, du pli interfessier et du canal anal. Les étiologies peuvent être dues à de multiples dermatoses. En Afrique subsaharienne, la prévalence de ces dermatoses anales est mal connue. Notre objectif était de décrire les aspects épidémio-cliniques et étiologiques des pathologies de la région anale.

Il s’agissait d’une étude prospective descriptive et analytique, effectuée en un an dans les deux services de dermatologie et les deux plus grands services d’hépato-gastro-entérologie de Dakar. Tous les malades consentants qui consultaient pour une pathologie anale étaient inclus. L’analyse statistique était effectuée avec le logiciel Epi-info 7. Le test de Chi² était utilisé avec un seuil de significativité à p<0,05.

Nous avons inclus 72 malades, soit une fréquence hospitalière de 0,39 %. L’âge moyen était de 35 ans. Le sex-ratio était de 1,4. La douleur anale était présente dans 43,1 % des cas et le prurit dans 36,1 %. Les étiologies étaient : les affections proctologiques communes dans 43,1 % des cas dont les hémorroïdes (30,6 %) ; les infections dans 37,5 % dont les infections sexuellement transmissibles (18 %), les intertrigos mycosiques (16,6 %) et l’actinomycose dans un cas ; les causes inflammatoires dans 19,4 % des cas ; les causes tumorales dans 2,8 %. Il existait un lien statistiquement significatif entre l’existence de douleurs, d’une constipation, et la pathologie proctologique commune ; entre l’existence de prurit et les dermatoses anales. De même, la survenue des IST était associée à la présence d’un antécédent de signe d’IST, à la pratique d’un rapport sexuel anal, et à la présence d’une fissure anale. Il y avait également une association significative entre l’intertrigo mycosique et l’existence d’une immunodépression. Le traitement étiologique et les mesures préventives ont permis une amélioration des manifestations cliniques dans 79,2 % des cas.

La pathologie de la région anale est dominée par les affections proctologiques communes. Pour autant, les infections sexuellement transmissibles constituent la majorité des causes infectieuses. Quelle que soit l’étiologie, les mesures préventives sont essentielles à la prise en charge de ces affections dont les signes fonctionnels (douleur et prurit) altèrent considérablement la qualité de vie.