Pustulose exanthématique aiguë généralisée succédant à une morsure d’araignée : à propos de 5 observations tunisiennes - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
La pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG) est une éruption cutanée sévère dont l’étiologie est le plus souvent médicamenteuse. Elle est plus rarement attribuée à une infection virale, à un allergène toxique ou alimentaire et récemment aux morsures d’araignées. Nous rapportons 5 observations de PEAG succédant à une morsure d’araignée.
Observations |
Cinq patientes, toutes d’origine rurale, étaient hospitalisées en période estivale pour une éruption pustuleuse aiguë fébrile survenue en moyenne 48 heures (12 heures à 4 jours) après une morsure d’araignée. Aucune histoire de prise médicamenteuse, alimentaire ou toxique n’était rapportée. L’âge moyen était de 29 ans (18 à 52 ans). Le site de la morsure prenait l’aspect d’un placard inflammatoire induré centré par une lésion ecchymotique et/ou bulleuse hémorragique, localisé au niveau de l’épaule (3 cas), de la cuisse (1 cas) ou de la paupière supérieure (1 cas). L’éruption pustuleuse débutait autour du site de la morsure pour se généraliser en quelques heures au reste du tégument, avec une atteinte prédominante du tronc et des grands plis qui était évidente dans 4 cas. Les pustules étaient superficielles millimétriques et non folliculaires dans tous les cas. En plus de la fièvre, des signes généraux à type d’asthénie et d’arthromyalgies diffuses étaient présents chez 2 patientes. La biologie montrait une neutrophilie dans tous les cas, une cytolyse dans 2 cas et une cholestase ictérique dans 1 cas. Une anémie hémolytique était également présente chez 2 patientes. L’examen bactériologique du contenu des pustules était négatif dans tous les cas. La biopsie cutanée était pratiquée dans 3 cas, objectivant une pustule spongiforme avec œdème du derme papillaire, typiques d’une PEAG. L’évolution était favorable chez toutes les patientes, avec l’apparition d’une desquamation post-pustuleuse, apyrexie et normalisation du bilan biologique, au bout de 6 jours en moyenne (3 à 12). Le score EuroSCAR variait entre 9 et 12 chez nos 5 patientes.
Discussion |
Le diagnostic de PEAG était certain chez nos 5 patientes, conformément aux critères EuroSCAR. Les arguments plaidant en faveur de la morsure d’araignée comme cause de la PEAG étaient : la présence d’une lésion témoignant de la morsure d’araignée, la chronologie des événements avec un délai moyen de 48 heures entre la morsure et l’éruption, qui débutait en plus aux alentours du site de la morsure et l’absence des causes classiques de PEAG. Si la perturbation du bilan hépatique peut accessoirement se voir au cours de la PEAG, l’anémie hémolytique n’est pas classique. Il s’agirait plutôt d’une manifestation hématologique de la morsure d’araignée, dont le venin engendre une hémolyse par activation du complément.
Conclusion |
La morsure d’araignée s’ajoute au spectre étiologique des PEAG. Il reste à élucider les mécanismes physiopathologiques impliqués dans cette réaction.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Araignée, Pustulose exanthématique aiguë généralisée
Plan
Vol 145 - N° 12S
P. S143 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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