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Syndrome des ongles jaunes et exposition au dioxyde de titane - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.179 
H.-A. Marescassier 1, , E. Laffitte 1, L. Fontao 1, S. Lenglet 2
1 Dermatologie 
2 Toxicologie, CHU de Genève, Suisse 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le syndrome des ongles jaunes ou « yellow nail syndrome » (YNS) est une entité rare qui correspond à l’association de dystrophies unguéales (ongles épaissis, jaunes, de croissance ralentie), d’une atteinte des voies respiratoires hautes et basses (sinusites, bronchopneumopathies, pleurésies, bronchectasies) et d’un lymphœdème. Nous rapportons un cas typique de YNS.

Observation

Un homme de 53 ans, travaillant comme confiseur, consultait pour des anomalies unguéales ayant débuté 8 ans auparavant, quelques semaines après une cure de hernie inguinale. Ces lésions unguéales avaient disparu au bout d’un an et demi puis réapparu 4 ans plus tard, dans les suites d’une nouvelle cure de hernie inguinale, sans régression depuis. Le patient souffrait également de sinusite chronique et de bronchectasies des bases pulmonaires. L’examen clinique mettait en évidence une atteinte de tous les ongles qui étaient jaunes, cassants, épaissis avec disparition de la cuticule et paronychies associées, ainsi qu’un lymphœdème des membres et du visage. Le diagnostic de YNS était posé (Annexe A).

Discussion

Le YNS est rare ; environ 400 observations ont été rapportées, avec une majorité d’adultes de plus de 50 ans. Son étiologie est inconnue. L’hypothèse principale est celle d’un drainage lymphatique défectueux responsable d’une croissance unguéale ralentie, d’un épaississement de l’ongle et d’une modification de sa couleur par accumulation de lipofuscine. Cette dysfonction lymphatique pourrait également expliquer les pleurésies à répétitions. Les bronchectasies et les sinusites chroniques pourraient correspondre à une diminution du drainage lymphatique des sécrétions responsables d’épisodes infectieux à répétition. Des publications récentes ont émis l’hypothèse que le dioxyde de titane pourrait être responsable du YNS. Une étude de 2010 retrouve des taux élevés de dioxyde de titane dans les prélèvements d’ongles des 26 patients atteints de YNS. Cette substance était indétectable dans le groupe témoin. Le dioxyde de titane est présent dans de nombreux implants dentaires, articulaires et agrafes chirurgicales. Il est aussi présent dans l’alimentation (bonbons, chewing-gums) les produits d’hygiène (dentifrices, shampooings) et les cosmétiques sous la forme de dioxyde de titane (E171). Trois cas rapportent des YNS résolutifs après ablation d’implant dentaire en titane et un après qu’une enfant arrête d’avaler son dentifrice contenant du dioxyde de titane. Notre patient signale l’apparition des anomalies unguéales quelques semaines après une chirurgie viscérale où le compte rendu opératoire révèle l’utilisation d’agrafes en titane pour réaliser les sutures profondes. Un dosage du titane dans ses ongles est actuellement en cours pour vérifier cette hypothèse.

Conclusion

Les YNS est une entité rare, la physiopathologie implique peut-être un dysfonctionnement lymphatique, le rôle du dioxyde de titane est une hypothèse à vérifier à l’avenir.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Dioxyde de titane, Lymphœdème, Ongles jaunes


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.179.


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 145 - N° 12S

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