Sclérose cutanée diffuse sous nivolumab - 15/01/19
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Résumé |
Introduction |
Les inhibiteurs de checkpoints immunologiques font désormais partie de l’arsenal thérapeutique de nombreux cancers solides au stade métastatique, notamment l’adénocarcinome bronchopulmonaire. Le mécanisme de levée d’inhibition lymphocytaire T peut affecter les lymphocytes T auto-réactifs et engendrer des effets secondaires auto-immuns. Parmi les plus courants on peut citer les thyroïdites auto-immunes, les hypophysites ou bien encore le vitiligo. Nous présentons un cas de sclérose cutanée diffuse sous nivolumab.
Observation |
Un homme de 70 ans était suivi pour un adénocarcinome bronchopulmonaire multi-métastatique depuis 2011. De multiples lignes de traitement anti-tumoral avaient été administrées (cisplatine, pemetrexed, inhibiteurs de tyrosine kinase). Il recevait de février à mai 2017 un traitement par nivolumab (6 perfusions au total), arrêté du fait d’un manque d’efficacité. Il était hospitalisé en novembre 2017 pour une sclérose cutanée diffuse s’aggravant depuis plusieurs mois, entraînant un handicap fonctionnel majeur. Cliniquement, on constatait une sclérose cutanée touchant les quatre membres avec prédominance acrale et sclérodactylie marquée, ainsi que la paroi antérieure du tronc et le visage. Le score de Rodnan modifié était mesuré à 30/51. Il n’y avait pas de troubles trophiques, pas de phénomène de Raynaud ni d’autres signes cutanés associés. Il n’y avait aucun autre signe d’atteinte d’organes, ni clinique ni biologique. L’analyse histologique d’une biopsie cutanée montrait une fibrose dermique, une raréfaction des annexes et peu d’inflammation. Le bilan immunologique trouvait des anticorps antinucléaires à un titre de 1/640 avec des anticorps anti-Ro-52 et des anticorps anti-ARN3 polymérase. Une corticothérapie orale était débutée (prednisone, 1mg/kg/j) permettant en deux mois une récupération fonctionnelle et une diminution du score de Rodnan à 24. Finalement, à trois mois de traitement, la maladie tumorale progressait, menant au décès du patient (Annexe A).
Discussion |
L’apparition d’une sclérose cutanée diffuse chez notre patient peut être attribuée au nivolumab. Les autres traitements ne semblent pas imputables (absence de cas rapportés de sclérose cutanée ou d’effets auto-immuns et délais trop longs de plusieurs années). La chronologie nous permettait d’écarter l’hypothèse d’une sclérodermie paranéoplasique. Deux cas de sclérose cutanée ont été décrits sous inhibiteurs de checkpoints immunologiques (anti-PD1 : pembrolizumab), chez des patients ayant reçu respectivement 5 et 13 cures de traitement pour des mélanomes métastatiques. Dans les deux cas il n’y avait pas d’atteinte d’organe solide et le bilan immunologique était négatif.
Conclusion |
L’apparition d’une sclérose cutanée diffuse pourrait faire partie des effets secondaires auto-immuns des inhibiteurs de checkpoint immunologiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Effets indésirables cutanéomuqueux, Nivolumab, Sclérodermie
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.189. |
Vol 145 - N° 12S
P. S149-S150 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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