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Photosensibilisation à la pirfénidone - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.190 
H. Adamski 1, , C. Droitcourt 1, A. Polat 1, E. Polard 2, E. Oger 2, A. Dupuy 1, S. Jouneau 3
1 Dermatologie 
2 Centre de pharmacovigilance 
3 Pneumologie, CHU Pontchaillou, Rennes, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La pirfénidone (PFD), traitement oral antifibrotique de la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI), est connue pour induire une photosensibilisation dans environ 25 % des cas. Au niveau des essais cliniques, ces réactions cutanées sont mal documentées. Nous rapportons les résultats d’une étude monocentrique menée chez des patients traités par PFD pour FPI.

Matériel et méthodes

Entre avril 2014 et janvier 2017, tous les patients atteints de FPI sous PFD ont eu un examen dermatologique systématique dans leur suivi. Le but de notre étude était d’analyser les cas de photosensibilisation à la PFD sur les plans clinique et photobiologique.

Résultats

Tous les patients (54 au total) recevaient des conseils de photoprotection avant mise sous PFD. Parmi les 12 malades ayant eu une photosensibilité sous PFD, huit (âge moyen de 71 ans) ont pu bénéficier d’exploration photobiologiques : tous ont présenté une réaction phototoxique (érythème bien limité aux zones découvertes siégeant sur le visage et dos de mains principalement, avec sensation de brûlure suivi d’une pigmentation). Le temps d’exposition moyen à la PFD était de 5,5 mois. La dose quotidienne de PFD au moment de l’éruption était de 2403mg pour tous les malades. À l’interrogatoire, les épisodes de photosensibilité étaient liés à l’oubli d’application de crème solaire pour des expositions solaire minimes. L’atteinte cutanée était évaluée comme peu sévère (grade 2). Aucune hospitalisation n’était nécessaire. Une régression des lésions était notée sous dermocorticoïde. La PFD était stoppée dans 3 cas et diminuée à 1602mg/jour dans 1 cas. Les tests photobiologiques réalisés dans 6 cas au moment de l’éruption montraient une normalité de la dose érythémateuse minimale (DEM) polychromatique (spectre solaire : 95 % UVA et 5 % UVB) et une diminution de la DEM UVA, qui était normale pour tous les patients testés (3 cas) avant mise sous PFD. Cinq malades ont bénéficié de photopatch-test UVA à la PFD, avec 4 cas positifs et un témoin négatif (Annexe A).

Discussion

À notre connaissance, notre étude est la première mise au point documentée sur une série de cas de photosensiblisation à la PFD « dans la vraie vie ». Les réactions étaient peu sévères, ce qui peut être expliqué par des mesures de prévention solaire assez bien respectées. Le potentiel phototoxique de la PFD était confirmé par le tableau clinique présenté par nos malades. Les tests photobiologiques ont montré l’implication des UVA seuls comme responsables de la photosensibilité, ce qui est retrouvé le plus souvent dans les photosensibilisations médicamenteuses.

Conclusion

Une prise en charge optimale des malades atteints de FPI sous PFD nécessite une bonne collaboration entre pneumologues, dermatologues et médecins généralistes afin de prévenir les réactions cutanées de ce médicament.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Photosensibilisation, Pirfénidone, Toxidermies


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.190.


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 145 - N° 12S

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