Caractéristiques cliniques, biologiques, histologiques et explorations allergologiques des SDRIFE, à partir d’une série de 20 cas - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
Le symmetrical drug-related intertriginous and flexural exanthema (SDRIFE) désigne une toxidermie flexurale peu fréquente, dont les critères diagnostiques ont été définis en 2004 par Häusermann et al. Moins de 100 cas sont publiés dans la littérature. L’objectif de cette étude était de décrire les caractéristiques cliniques, biologiques histologiques et les explorations allergologiques utiles à son diagnostic.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective bicentrique incluant tous les patients vus entre 2006 et 2018 avec un diagnostic de SDRIFE selon les critères de Häusermann et al.
Résultats |
Vingt patients étaient inclus, dont 10 hommes, d’âge médian 58 ans. Ils présentaient un intertrigo bien limité maculeux±papuleux touchant en moyenne 5 plis de façon symétrique (inguinaux 100 %, axillaires 80 %, fessiers 70 %, sous-mammaires 45 %, cervicaux 40 %, abdominaux 35 %), avec parfois des vésiculo-bulles (n=4) ou des pustules (n=4). Une lymphopénie modérée (350–1400/mm3, N>1500/mm3) était notée dans 8/13 cas (62 %), une élévation des enzymes hépatiques (≤3N) dans 3/14 cas (21 %), et une élévation de la CRP dans 7/13 cas (54 %). Le délai de survenue médian après exposition était de 24h (0,5–96) et la guérison rapide en 1 à 7 jours. La biopsie, effectuée dans 9 cas, trouvait de façon stéréotypée chez 5 patients un œdème dermique superficiel et un infiltrat dermique riche en polynucléaires neutrophiles et éosinophiles. Les tests cutanés réalisés chez 16 des 20 patients étaient positifs dans 3 cas/16 (19 %) en patch-tests et 2 cas/11 (27 %) en tests intradermiques à lecture retardée. Les prick-tests à lecture retardée réalisés chez 12 patients étaient tous négatifs (0 %). Ces résultats diffèrent de ceux de la littérature, qui montrent respectivement 20, 60 et 12 % de positivité des patch-tests, des tests intradermiques et des prick-tests au cours des SDRIFE. Cependant, tous les patients chez qui la molécule suspecte a été réintroduite (9 dans notre étude et 17 dans la littérature) ont eu une récidive de SDRIFE, sans signe de gravité.
Les tests de provocation (TP) réalisés dans 9 cas étaient tous positifs et sans manifestation sévère. Le médicament responsable était un antibiotique (ATB) dans 11/20 cas (55 %), dont l’amoxicilline dans 4 cas (25 %) et un produit de contraste iodé (PCI) dans 5/20 cas (25 %). Les 5 patients pour lesquels un PCI était incriminé ont tous été testés négativement. Seules cinq autres observations de SDRIFE aux PCI ont été rapportées dans la littérature (Annexe A).
Conclusion |
Nous rapportons la plus grande série de SDRIFE. Les ATB (55 %) et les PCI (25 %) sont les plus fréquemment en cause dans notre série. La sensibilité des tests cutanés semble faible ; lorsqu’ils sont négatifs, la réintroduction permet de confirmer le diagnostic, sans manifestation sévère dans notre expérience.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : SDRIFE, Tests allergologiques
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.206. |
Vol 145 - N° 12S
P. S158 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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