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Impact d’une prise en charge en centre de recours sur la mortalité des syndromes de Stevens–Johnson/Lyell. Résultats d’une étude nationale observationnelle, 2012–2016 - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.210 
C. Traikia 1, , C. Hua 2, L. Le Cleach 2, L. Fardet 2, O. Chosidow 2, P. Wolkenstein 2, S. Oro 2, E. Sbidian 2
1 EA, EPIDERME, UPEC 
2 Dermatologie, CHU Henri-Mondor, Créteil, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les syndromes de Stevens–Johnson (SJS : décollement<10 %), chevauchement (SJS/Lyell, 10 à 29 %) et Lyell (≥30 %) sont des toxidermies graves dont la mortalité est estimée à 25–30 %. Le retard d’arrêt des médicaments imputables, la sévérité de la maladie, les comorbidités, les complications septiques sont des facteurs de risque de mortalité. Certains de ces éléments pourraient, selon notre hypothèse, être améliorés par la prise en charge dans les centres de recours. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact d’une prise en charge en centre de recours sur la mortalité des SJS et Lyell en France.

Matériel et méthodes

Les bases nationales du PMSI ont été interrogées entre 2012–2016 afin d’inclure l’ensemble des séjours dont le diagnostic principal comportait le code « SJS » (exclusion des érythèmes polymorphes), « SJS/Lyell », « Lyell ». Les données recueillies étaient :

– pour les patients, caractéristiques socio-démographiques et comorbidités, séjour en réanimation, transfert inter-hospitalier et décès ;

– pour les facteurs hospitaliers le type de structure (public/privé) et « l’expérience » dans le domaine (≥5 SJS/Lyell/an,<5).

La mortalité était estimée à court terme (premier séjour). Des associations étaient recherchées entre facteurs hospitaliers et mortalité après ajustement sur les caractéristiques des patients par des modèles de régression logistique multi-niveaux. Ces analyses étaient répliquées sur la population la plus sévère (syndrome de Lyell).

Résultats

Au total, 677 patients ont été identifiés (827 séjours), âgés de 57 ans (±22) (315 hommes), pris en charge dans 220 centres. Parmi les 205 centres publiques, 45 (22 %) recevaient au moins5 SJS/Lyell/an soit 320/677 patients (47 %). Cent quatre-vingt-dix-neuf (29 %) patients avaient été transférés, 158 (23 %) étaient pris en charge en réanimation. Cent neuf patients (16 %) étaient décédés pendant le suivi (9 [3 %]/283 SJS ; 26 [15 %]/171 SJS/Lyell ; 74 [33 %]/223 Lyell). Après ajustement sur les facteurs individuels, il y avait une tendance à une moindre mortalité dans les hôpitaux avec expérience (OR=0,5, IC95 % [0,2 ; 1,1], p=0,11). Pour la population la plus sévère (Lyell), en analyse multivariée, les hôpitaux avec expérience étaient significativement associés à une moindre mortalité (OR=0,3, IC95 % [0,1 ; 0,9], p=0,03) (Annexe A). Le transfert inter-hospitalier n’était pas associé à un sur-risque de mortalité (OR=1,2, IC95 % [0,5 ; 2,8]).

Discussion

Une moindre mortalité de patients atteints de Lyell était observée dans les centres de recours prenant en charge plus de 5 SJS/Lyell/an. De plus, le transfert inter-hospitalier n’était pas associé à un sur-risque de mortalité. La prise en charge dans les centres experts a prouvé son intérêt pour réduire la mortalité dans d’autres dermatoses graves (fasciites nécrosantes).

Conclusion

Le transfert des patients les plus sévères (Lyell) en centre de recours doit être encouragé.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Mortalité, Lyell, Centre expert


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.210.


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 145 - N° 12S

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