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Tatouage sous immunothérapie - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.242 
P.M. Rousseau 1, , B. Dréno 1, J. Raimbourg 2, M. Robert 2, D. Dansette 3, L. Peuvrel 1
1 Dermatologie, CHU de Nantes 
2 Oncologie, ICO René-Gauducheau 
3 Anatomopathologie, CHU de Nantes, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’utilisation de l’immunothérapie est en pleine expansion en oncologie car elle a démontré son efficacité et sa bonne tolérance dans plusieurs types de cancers. Cependant, avec l’augmentation du nombre de patients exposés et de molécules disponibles, on voit apparaître de nouveaux effets secondaires. Le durvalumab est anti-PDL-1 prometteur dans le traitement du cancer du poumon métastatique. Nous rapportons le premier cas sarcoïdose cutanée sous durvalumab.

Observation

Un homme de 59 ans consultait pour une modification récente de ses tatouages. Il avait reçu 19 cures de durvalumab en deuxième ligne métastatique pour un cancer pulmonaire peu différencié avec métastases surrénaliennes et cérébrales. Il avait pour principaux autres antécédents une hépatite C, une hémochromatose et une porphyrie cutanée.

Ses tatouages avaient plus de 40 ans. On constatait une infiltration nette et bien limitée des zones de tatouage les plus foncées et une atténuation du rouge, voire une disparition de certaines couleurs : jaune, orange, turquoise. Le taux d’enzyme de conversion de l’angiotensine était élevé. L’analyse histologique de la biopsie cutanée trouvait une infiltration du derme et de l’hypoderme par des granulomes épithélioïdes et gigantocellulaires, sans nécrose, sans agent pathogène identifié, avec présence de pigment noir. Le diagnostic de sarcoïdose cutanée induite par durvalumab était posé. Un traitement par corticoïdes locaux de classe forte permettait une nette désinfiltration des lésions en quelques jours, avant une disparition complète avec un recul de 4 mois (Annexe A).

Discussion

Nous rapportons le premier cas de sarcoïdose cutanée à type de granulome sur tatouage sous durvalumab avec un aspect atypique : infiltration plus marquée des zones foncées et disparition de certaines couleurs. L’étude de phase 3 PACIFIC trouvait des effets secondaires chez 68 % des patients sous durvalumab, dont 24 % étaient de type auto-immun.

Quelques autres cas d’effets secondaires cutanés imputables au durvalumab ont été rapportés dans la littérature : 1 cas de pemphigoïde bulleuse chez une femme de 78 ans après 4 cures d’ipilimumab suivies de 8 cures de durvalumab, motivant l’arrêt du traitement ; 2 cas de rechute de psoriasis en gouttes, traités efficacement par photothérapie UVB, ne nécessitant pas d’adaptation du traitement par anti-PDL1. Sur le plan physiopathologique, une dysrégulation auto-immune des lymphocytes T, en particulier TH1 est évoquée dans le développement de ces réactions granulomateuses que l’on voit aussi avec les anti-PD1.

Conclusion

Les réactions granulomateuses liées à l’immunothérapie correspondent à une réelle entité encore mal connue. Il est important de connaître ces réactions aux inhibiteurs de checkpoint pouvant être prises pour un signe d’échec thérapeutique et entraîner un changement de ligne inadapté. Une simple corticothérapie locale a permis de traiter la réaction granulomateuse cutanée de notre patient et de poursuivre son traitement.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Durvalumab, Sarcoïdose cutanée, Tatouage


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.242.


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Vol 145 - N° 12S

P. S176-S177 - décembre 2018 Retour au numéro
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