Douleur et prurit dans les carcinomes cutanés - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
La douleur est fréquente dans les cancers mais peu rapportée dans les carcinomes cutanés. Toutefois la douleur et le prurit peuvent être présents dans les carcinomes basocellulaires (CBC) et épidermoïdes (CE). L’objectif de cette étude était d’en identifier la fréquence et les caractéristiques.
Matériel et méthodes |
Tous les patients consultant dans le service de dermatologie de l’HIA pendant 4 mois et présentant une lésion suspecte de carcinome étaient inclus. Des questionnaires sur la douleur (échelle visuelle analogique EVA et questionnaire DN4), le prurit (EVA et 5-D-itch scale) et les symptômes associés étaient proposés. Seuls les patients avec un carcinome confirmé par l’analyse anatomopathologique étaient inclus.
Résultats |
Cent dix patients ont été inclus, d’âge moyen 74 ans, dont 53 % d’hommes, représentant 89 CBC et 30 CE. La douleur était significativement plus fréquente pour les CE (33 %) que pour les CBC (4 %) (p<0,001), mais l’intensité n’était pas significativement différente : 2,3 pour les CBC et 3,1 pour les CE. La présence d’une douleur neuropathique (score DN4 ≥ 4) était significativement plus fréquente dans les CE (10 %) que dans les CBC (aucun patient) avec p<0,05. À l’histologie, aucun engainement péri-nerveux n’était retrouvé. La fréquence du prurit : 33 % dans les CE et 22 % dans les CBC, et son intensité : 2,7 et 2,8 respectivement ne différaient pas entre les 2 groupes La sensation de picotements était significativement plus fréquente dans les CE (31 %) que les CBC (9 %). Parmi les caractéristiques du prurit, seule l’aggravation les 2 semaines précédentes était associée aux CE.
Discussion |
La présence d’une douleur est significativement plus fréquente dans les CE et peut être un argument diagnostique supplémentaire, surtout si cette douleur a des caractéristiques neuropathiques (association à des brûlures, picotements, prurit, fourmillements…). Dans une étude précédente (Mills et al.), une EVA supérieure à 2 sous-tendait un diagnostic de CE 4 fois plus probable qu’un diagnostic de CBC. À l’histologie, aucun engainement péri-nerveux n’était trouvé. La fréquence du prurit : 33 % dans les CE et 22 % dans les CBC, et son intensité : 2,7 et 2,8 respectivement ne différaient pas entre les 2 groupes. La sensation de picotements était significativement plus fréquente dans les CE (31 %) que dans les CBC (9 %). Parmi les caractéristiques du prurit, seule l’aggravation les deux semaines précédentes était associée aux CE.
Conclusion |
La présence d’une douleur, surtout si elle a les caractéristiques d’une douleur neuropathique, est particulièrement évocatrice de CE. Le prurit n’est pas rare dans les carcinomes, mais n’est pas un élément discriminant dans notre étude.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carcinome cutané, Douleur, Prurit
Plan
Vol 145 - N° 12S
P. S181 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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