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Ropivacaïne et analgésie de l’aplasie cutanée congénitale chez des nouveau-nés avec épidermolyse bulleuse héréditaire - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.281 
A. Chambelland 1, , C. Devos 2, B. François 3, J.-P. Lacour 1, C. Chiaverini 1
1 Dermatologie, CHU de Nice 
2 Algologie pédiatrique, hôpitaux pédiatriques Nice CHU-Lenval 
3 Réanimation néonatale, CHU de Nice, Nice, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’aplasie cutanée congénitale (ACC) peut s’associer à tous les types d’épidermolyse bulleuse héréditaire (EBH). Ces plaies, source de douleurs majeures lors des pansements, sont souvent difficiles à contrôler dans un contexte néonatal compliqué. Nous rapportons notre expérience de la ropivacaïne topique chez 8 patients.

Observations

Huit nouveau-nés à terme (3 F/5M), de poids moyen (3038,75g) ayant une épidermolyse bulleuse héréditaire (4 formes simples, 2 jonctionnelles, 2 dystrophiques) avec une ACC ont été hospitalisés en néonatologie/réanimation néonatale. Tous étaient douloureux pendant les soins malgré l’utilisation de paracétamol, de morphiniques (n=8) et de kétamine (n=7). La douleur était majeure sur les zones d’ACC, avec pleurs et retrait du membre chez tous les patients et apnée chez 2 patients. La Xylocaïne® visqueuse était mal tolérée et insuffisamment efficace chez les 3 premiers patients traités. La ropivacaïne, Naropéïne®, a été employée de façon topique, pure, directement au contact de l’ACC avec un maximum de 2 gouttes par pansement (quantité maximale de 1mg/kg/j). L’anesthésie obtenue était quasi immédiate et efficace, permettant de poursuivre le soin sans pleur. La durée moyenne de traitement était de 26,7jours, à raison de 3 pansements par semaine, le temps de cicatrisation de l’ACC. Un patient a poursuivi le traitement pendant 4 ans. Il n’a été constaté cliniquement aucune toxicité systémique immédiate (cardiaque) ou tardive (neurologique) avec un recul de 5 ans (Annexe A).

Discussion

La prise en charge de la douleur chez le nouveau-né est difficile du fait du peu d’autorisations de mise sur le marché et d’études disponibles à cet âge, et des risques iatrogènes. Tous nos patients étaient hospitalisés pour soins locaux douloureux malgré des antalgiques de palier 3, avec persistance d’une douleur localisée sur les zones d’ACC, d’où l’intérêt d’un traitement local. L’Emla® (lidocaïne 2,5 %+prilocaïne 2,5 %) nécessite un temps d’application préalable long incompatible avec ce type de pansement. La Xylocaïne® 2 % gel permet une analgésie rapide mais peut exacerber la douleur initialement. Elle n’avait été ni bien tolérée ni suffisamment efficace chez nos premiers patients. La Naropéïne® (ropivacaïne) habituellement utilisée pour les analgésies péridurales ou périneurales, a été ici détournée avec succès. En l’absence de dosage sérique possible, une dose minimale a été choisie pour limiter les effets secondaires, uniquement chez des patients hospitalisés en soins continus. Elle a permis d’obtenir une cicatrisation de l’ACC sans augmentation des doses d’antalgiques mais avec un bon confort de l’enfant. La bonne tolérance clinique devra cependant être confirmée par des études pharmacodynamiques ultérieures.

Conclusion

La ropivacaïne topique semble être un antalgique cutané intéressant avec bonne tolérance immédiate et analgésie rapide.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Antalgie, Aplasie cutanée, Épidermolyse bulleuse héréditaire, Ropivacaïne


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.281.


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Vol 145 - N° 12S

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